La maire de Paris a proposé lundi devant le Conseil de Paris que les municipalités ne respectant pas la loi SRU (Solidarité et rénovation urbaine) subissent des «sanctions multipliées par cinq»

Lundi, les débats du Conseil de Paris ont débuté par une minute de silence à la mémoire des victimes des incendies d'immeubles insalubres, qui ont fait 24 morts fin août boulevard Vincent Auriol (XIIIe) et rue du Roi Doré (IIIe).
Evoquant cette «véritable tragédie», Bertrand Delanoë a affirmé que les évacuations se justifient «lorsqu'il y a un risque vital pour les occupants d'un immeuble», et que «protéger la vie des personnes doit prévaloir sur toute autre considération». Et de déclarer : «Mais un autre principe doit prévaloir : pas d'évacuation sans relogement».

Le maire de Paris a affirmé que les 1000 immeubles insalubres de Paris illustrent «des décennies d'une inertie et d'une irresponsabilité totales». Et de rappeler que depuis 2001 la ville a réussi «à reloger 2700 familles habitant dans des immeubles délabrés ou insalubres», un chiffre qu'il a qualifié de «considérable».
Le maire a souligné encore qu'en 2005, Paris aura financé «un tiers des logements sociaux produits dans toute la région».
Mais dans un contexte où «50% des logements sociaux sont concentrés dans moins de 10% des communes», Bertrand Delanoë a souhaité que les sanctions s'appliquant aux villes qui ignorent les objectifs de la loi SRU soient «multipliées par cinq».
Enfin, pour augmenter les capacités de la ville «d'acquérir au plus vite des terrains immeubles appartenant à l'Etat», le maire a indiqué qu'il envisageait d'abonder le compte foncier de la ville de 60 millions d'euros.

La loi SRU en bref

La loi Solidarité et rénovation urbaine (SRU) de décembre 2000 impose à la plupart des communes urbaines ayant moins de 20% de logements sociaux de rattraper leur retard, avec un planning annuel d'ici 2020. Celles qui refusent sont soumises à une amende de quelque 150 euros par logement social manquant.

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