Le commissaire européen au marché intérieur, l’irlandais Charlie McCreevy, a estimé lundi que le «non» français à la constitution européenne n'aura pas d'influence directe sur la directive européenne concernant la libéralisation des services.

«Nous attendons maintenant le résultat des discussions du Parlement européen» sur cette directive, a-t-il déclaré lundi lors d'une conférence de presse à Berlin.

M. McCreevy a estimé que la directive dite «Bolkestein», du nom de son prédécesseur, n'avait été qu'un des facteurs expliquant le «non» français lors du référendum de dimanche. Il s'est dit ouvert à la discussion dans le cadre de la procédure parlementaire, tout en espérant qu'une fois d'éventuelles modifications apportées, la directive continuera d'avoir un effet favorable pour la croissance. «L'Europe n'a pas une croissance suffisante pour maintenir notre modèle social», a-t-il encore déclaré.

Par ailleurs, selon Les Echos, la France risque de se retrouver bien isolée pour défendre d’abord une refonte de la directive Bolkestein et pour exiger notamment qu’en soit biffée la règle du pays d’origine. «Le débat a été suspendu avant le référendum français. Mais les dix nouveaux Etats membres profondément irrités par les allusions souvent caricaturales et de mauvaise fois au ‘plombier polonais’ vont tenter de prendre leur revanche et ne seront pas tendre avec Paris», prévoit un négociateur cité lundi par le quotidien économique.

Pour rappel, le point le plus critiqué de la directive Bolkestein était le principe dit du pays d'origine, prévoyant qu'un prestataire souhaitant fournir des services dans un autre Etat membre de l'UE que le sien puisse y appliquer les lois sociales de son propre pays.

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