TRAVAIL. L'école d'architecture Insa Starsbourg a interrogé, comme tous les cinq ans, ses anciens étudiants sur leur vie professionnelle. Le parcours des diplômés de ces dernières promotions laisse apparaître une évolution du métier. A peine plus de la moitié sont en CDI.

Que deviennent les étudiants après leurs études d'architecture ? C'est ce que s'est demandée l'école d'architecture Insa Starsbourg, qui a interrogé ses diplômés des dix dernières promotions sur leur devenir professionnel, dans le cadre d'une enquête*. L'établissement a voulu connaître leurs activités, leur employeur et leur salaire, ce afin de dresser un bilan représentatif. Pour ce faire, l'Insa, qui réunit à la fois une école d'architecture et une école d'ingénieurs, a sondé comme tous les cinq ans ses diplômés des dix dernières années. Le taux de réponse s'élève à 91%. Au total, plus de 400 diplômés, dont 115 ayant obtenu le double diplôme d'architecte et d'ingénieur, ont répondu à l'appel. Il en ressort en premier lieu qu'une grande majorité des répondants (88%) a trouvé du travail dans les secteurs de l'architecture, de l'aménagement ou de la construction, dans des domaines variés tels que l'environnement, l'aménagement, l'ingénierie, la maîtrise d'ouvrage, le conseil, le patrimoine, la scénographie, la médiation, la maintenance ou l'enseignement.

 

Une majorité de salariés

 

L'école remarque que les métiers de l'architecture se diversifient et ne se limitent plus au simple projet d'architecture en agence. La part des diplômés exerçant en agence a diminué par rapport aux précédentes enquêtes menées par l'Insa Strasbourg. Si, auparavant, ils étaient 80%, ils sont aujourd'hui moins de 70% en agence. Une expérience significative à l'étranger se retrouve chez bon nombre de répondants. En effet, un tiers des anciens étudiants sont partis vivre et travailler en dehors de la France, sur une durée moyenne de 3 ans, et généralement deux ans après avoir obtenu leur diplôme. A noter que 17% des interrogés étaient à l'étranger au moment de l'enquête. Sans surprise, l'Europe accueille la majorité des diplômés (60%), avant l'Asie, l'Amérique du Nord et du Sud.

 

Quant à leur situation professionnelle, 71% des sondés se déclarent salarié, et un peu plus de la moitié (57%) en CDI. Ils gagnent en moyenne 36.904 euros brut en agence d'architecture et 39.943 euros brut en entreprise d'ingénierie. A titre de comparaison, les inscrits à l'Ordre des architectes de moins de 35 ans gagnaient 26.719 euros brut en moyenne en 2020, rappelle l'Insa. Une grande majorité (81%) exercent dans une petite structure, d'un à cinq salariés, et un tiers des diplômés travaillent au sein d'agences et d'entreprises de plus de 20 salariés. Ces derniers collaborent sur des projets architecturaux conséquents, dont le budget s'élève à 11 millions d'euros en moyenne, alors que la moyenne nationale des travaux, selon Archigraphie, est d'un million d'euros.

 

 

 

 

Une égalité femme-homme respectée ?

 

Les femmes ont la charge de projets plus importants que les hommes, s'échelonnant à 12,9 millions d'euros contre 9,4 millions. Elles sont également plus nombreuses à être salariées (69 % contre 59 % pour les hommes) et restent plus longtemps au sein d'une même entreprise. A l'inverse, les hommes sont plus nombreux à lancer leur entreprise au bout de 10 ans. C'est le cas de 36% d'entre eux, contre 23% des femmes. Une injustice subsiste, certaines années, au niveau de l'égalité salariale. En 2021, les hommes percevaient en moyenne 37.058 euros brut par an, contre 35.729 euros brut pour les femmes. C'était, toutefois, l'inverse en 2018 et en 2019, années durant lesquelles les femmes ont engrangé un salaire supérieur à celui de leurs collègues masculins.

 

* L'enquête a été menée entre le 27 avril et le 15 mai 2021 auprès de plus de 400 anciens étudiants des promotions de 2011 à 2020 de l'Insa Strasbourg. 99,9% des diplômés ont été contactés et 91% ont répondu.

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