« Les accidents mortels et graves d'usagers correspondant aux travaux de la 1re tranche ont été divisés par trois », s'est félicité ce vendredi la Fédération des ascenseurs. Qui a, en outre, invité à réaliser au plus vite le reste des travaux, évoquant une question de responsabilité. Détails.

La mise en sécurité des ascenseurs existants lancée par le décret de juillet 2003 a produit les effets recherchés, a indiqué vendredi la Fédération des ascenseurs (FA) lors d'un point presse. En effet, les travaux engagés par cette loi SAE ont induit une réduction majeure des accidents d'usagers : avant les travaux, on recensait de 6 à 8 accidents mortels ou graves d'usagers chaque année ; depuis 2005 - début d'application de la loi - on en compte 3 en 2008, aucun en 2009 et 1 en 2010. Du côté des accidents de techniciens, on enregistre une baisse de 40%, tandis que seuls 20% de ces accidents sont couverts par la SAE. De même, les accidents liés aux accès de machineries dangereux chutent de moitié.

 

« Les accidents très graves ou mortels sont en voie de disparition », a indiqué Alexis Salmon-Legagneur, Président de la Fédération. Qui a également souligné que sur les 6 années effectives de mise en œuvre de la loi SAE (2005-2010), 45% des travaux étaient effectués à fin décembre 2010. Cet avancement global (toutes échéances confondues) « satisfaisant » reflète toutefois la baisse d'activité enregistrée par les quelque 150 entreprises du secteur, dont le chiffre d'affaires en 2010 s'élève à 2.7 milliards d'euros, en baisse de 5% environ par rapport à 2009. La cause ? Un tassement des installations d'ascenseurs neufs et la diminution de l'activité liée à la loi SAE. 2011 suivra cette tendance baissière, a indiqué le Président, même s'il est atténuée. Ainsi, si un afflux de commandes au premier semestre 2010 est constaté, les professionnels ont noté un net ralentissement le semestre suivant, alors que 35.000 appareils restent à sécuriser, assène la FA. Elle invite donc les retardataires à engager au plus vite le début des travaux sous peine de sanctions financières et pénales.

 

La SAE fait baisser l'activité des professionnels
La Fédération s'est également réjoui de la décision récente du gouvernement de maintenir les échéances des 2e et 3e tranches de travaux (lire article) - et contre la mobilisation des associations de copropriétaires qui réclament un délai de 2 ans pour le début de la 2e tranche - et a insisté qu'il est « essentiel d'aller jusqu'au bout de la démarche SAE et de continuer les autres tranches de travaux pour compléter la mise en sécurité du parc ». Ce dernier, qui compte 482.500 ascenseurs accessibles aux personnes, est vétuste (50% des machines ont plus de 25 ans, rappelle la FA), hétérogène et surtout inadapté aux modes d'utilisation actuels. En 2010, seuls 11.000 ascenseurs neufs ont été installés. Côté coûts, les travaux réalisés sur les ascenseurs existants entre 2003 et 2010 ont représenté 4,5 milliards d'euros, dont 2,3 milliards pour les travaux SAE, le reste correspondant aux travaux de modernisation du parc. L'enveloppe budgétaire d'origine de ces travaux était estimée, pour les seuls 17 risques recensés dans la loi SAE, à 4 milliards d'euros.

 

Enfin, la FA, dans une volonté de communication et de dialogue face aux récentes critiques, a annoncé le lancement d'une étude confié à l'institut CSA, dont les résultats seront restitués avant l'été 2011, ainsi que l'organisation de ses « 1eres rencontres de l'ascenseur », qui se dérouleront en octobre et qui réuniront l'ensemble des acteurs du secteur. A cette occasion, elle publiera un Livre Blanc.

 


Quid de la norme NF P82-751 ?

 

Après la levée de boucliers de certains acteurs du BTP, suite à la publication de la norme NF P82-751, qui préconise l'installation d'un nouvel ascenseur dès 6 étages dans les logements neufs, le gouvernement a fait machine arrière et a décidé l'abrogation de celle-ci (lire article). Interrogée, la Fédération des ascenseurs a estimé que « sur le fond, il n'y avait pas d'incohérence au vu du vieillissement de la population». Elle a également ajouté que « ce sera une économie considérable pour les propriétaires si la construction d'un ascenseur est prévue dès le départ ».

 

Elle a donc procédé à un comparatif entre le DTU 75.1 de 1978 et la norme NF P82-751 censée remettre au goût du jour l'ancien texte. Parmi les nouvelles mesures apportées : la prise en compte des ascenseurs sans local des machines ; la prise en compte des dispositions de la norme EN 81-70 rendues obligatoires (accessibilité) ; l'introduction des bruits solidiens ; l'aide aux choix d'un ascenseur respectant le développement durable. De plus, l'amélioration des performances et un nouveau dimensionnement plus simple étaient requis.

 

Une nouvelle concertation entre les acteurs est donc prévue, mais d'ores et déjà les représentants de la FA estiment que les résultats seront identiques et que la future norme devrait fortement ressembler à celle mise en cause.

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