Dans son discours très attendu en conclusion du Grenelle de L’environnement, le président de la République s’est engagé jeudi à opérer une politique d’investissements massifs dans les transports, ciblant notamment les transports urbains et le train, et dans le bâtiment avec des mesures visant à réduire la consommation énergétique.

Concernant les transports, Nicolas Sarkozy a insisté jeudi sur trois priorités : les transports urbains, le train et le bateau.

«L'Etat a eu tort de se désengager du développement des transports urbains. L'enjeu d'aujourd'hui est bien la congestion des centres villes. Je rétablirai une participation de l'Etat pour la construction de voies de bus, de voies pour les vélos ou encore de tramways. Ce sont plus de 1500 kilomètres qui seront construits hors Ile-de-France», a-t-il indiqué. Concernant le développement du train, le président de la République a confirmé la construction de 2.000 kilomètres de lignes nouvelles d'ici à 2020.

Le bâtiment : «une priorité et une urgence»
Enjeu majeur du Grenelle, le bâtiment a fait l’objet d’un grand nombre de propositions reprises jeudi par Nicolas Sarkozy dans ses grands principes. «La priorité doit être donnée à la réduction de la consommation d'énergie par les bâtiments», a déclaré le président. Ce dernier a ainsi proposer deux règles : avant 2012, tous les bâtiments neufs construits en France devront répondre aux normes dites de «basse consommation», et à l'échéance de 2020, tous les bâtiments neufs devront être à énergie positive. Pour y arriver, il a proposé la création, avant 2012, de 100.000 emplois et de nouvelles filières de formation.
En matière de rénovation de l’habitat existant, Nicolas Sarkozy entend doubler le nombre de bâtiments anciens rénovés chaque année et porter à 400.000 par an le nombre de logements anciens rénovés. «Je veux que ce programme commence par les 800.000 logements HLM les plus dégradés», a-t-il précisé.

Vers une interdiction des appareils les plus gourmands en énergie
A l’intérieur de l’habitat, le président veut réduire le budget énergie des ménages. Pour cela, il a proposé «dès qu'une alternative existe à un prix raisonnable» d’interdire les appareils les plus consommateurs d'énergie. Premières mesures, dès 2010, les ampoules à incandescence ou les fenêtres à simple vitrage seront interdites. «L'indépendance énergétique de la France va s'améliorer et nous parviendrons à réduire les factures énergétiques des ménages de presque 40% d'ici 2020», a-t-il précisé.

Réforme du code des marchés publics
Par ailleurs, le président n’a pas oublié les bâtiments publics. Il a ainsi proposé de réformer, dès 2008, le code des marchés publics «pour que les clauses environnementales ne soient plus une faculté mais une obligation». L’idée est que tous les projets de bâtiments publics respectent les dernières normes de performance énergétique.

Le nucléaire et les énergies renouvelables
En matière d’énergie, Nicolas Sarkozy a d’abord tenu à défendre le nucléaire. «Nous avons l'énergie nucléaire. Même si je ne veux pas créer de nouveaux sites nucléaires, je sais que nous ne devons pas renoncer à cette énergie».
Il a par ailleurs affiché de grandes ambitions en matière d’énergies renouvelables. «Je veux faire de la France le leader des énergies renouvelables, au-delà de l'objectif européen de 20% de notre consommation d'énergie en 2020». Pour atteindre cet objectif, le président a proposé la création de 50.000 emplois dans les nouvelles énergies.

Mise en place d’une taxe climat-énergie
Répondant à une demande insistante des écologistes, le chef de l’Etat s'est engagé à étudier «la création d'une taxe climat-énergie (la taxe carbone) en contrepartie d'un allègement de la taxation du travail», dans le cadre d'une remise à plat de la fiscalité en France envisagée au printemps 2008. «L'objectif est de taxer plus les pollutions, notamment les énergies fossiles, et de taxer moins le travail», a-t-il poursuivi, reprenant là une revendication du Medef, qui souhaitait qu'aucune nouvelle taxe ne soit créée sans compensation. La «taxe carbone», considérée par les écologistes comme un «test» du succès du Grenelle de l'environnement et sur laquelle les participants n'étaient pas parvenus à un consensus, vise à «donner un prix» à la pollution de l'atmosphère, en taxant les produits en fonction de leurs émissions en dioxyde de carbone (CO2), principal gaz à effet de serre.
Enfin, Nicolas Sarkozy a souhaité que les groupes du CAC 40 s'engagent aussi à consacrer «un %» de leurs bénéfices à une fondation sur le climat ou la biodiversité.

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