ENERGIES MARINES. Le ministre de la Transition écologique et solidaire a demandé que soit réalisée une étude complémentaire sur l'hydrolien, afin d'évaluer précisément le potentiel de cette énergie renouvelable. Les coûts de production encore très élevés de ces technologies pourraient constituer un frein à leur développement.
C'est peut-être pour éviter les problèmes rencontrés avec l'éolien offshore, où les prix conclus à l'époque (2012-2014) par l'Etat lui apparaissent aujourd'hui trop élevés, que le ministre de la Transition écologique et solidaire a demandé une étude sur l'énergie hydrolienne. Lors de la séance de questions au gouvernement, Nicolas Hulot a été interpellé par Didier Le Gac, député LREM du Finistère, sur le manque de visibilité pour cette filière industrielle. Ce dernier explique avoir été alerté par Naval Energies (ex-DCNS) sur une situation qui "risquait de rendre caducs les centaines de millions d'euros déjà investis depuis plusieurs années". Et ceci alors que l'entreprise inaugure, ce 14 juin 2018, la première usine d'assemblage d'hydroliennes de France, à Cherbourg (Manche).
Un ministre pas convaincu par des technologies trop jeunes ?
à lire aussi
Le ministre a répondu : "L'Etat accompagne depuis longtemps cette filière, qui, contrairement au solaire ou à l'éolien, n'a pas encore atteint la maturité technologique. Les premiers démonstrateurs que sont le prototype exploité par EDF au large de Paimpol-Bréhat, conçu par Naval Energies, et l'hydrolienne Sabella immergée depuis un an, installés et soutenus par l'Etat, n'ont été que partiellement convaincants". En effet, les deux machines ont connu des avaries et difficultés diverses qui ont nécessité d'interrompre leur production électrique et de les remonter à la surface pour des périodes de plusieurs mois. Des délais et des interventions qui ont des conséquences financières importantes, amenant Nicolas Hulot à s'interroger : "Les coûts de production des hydroliennes présentés aujourd'hui par les professionnels apparaissent, il faut en convenir, très élevés, même à long terme, et même par rapport à l'éolien offshore".
Le gouvernement précise toujours envisager des appels d'offres commerciaux et poursuivre le soutien à la R&D de ces technologies, y compris dans le cadre de coopérations internationales. "Dans cette perspective et pour identifier précisément le potentiel de l'énergie hydrolienne, nous avons, avec l'Ademe demandé une étude complémentaire". Car l'Etat souhaite avant tout privilégier "les énergies arrivées à maturité technologique", a déclaré Nicolas Hulot. Le député Didier Le Gac rappelle de son côté que la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), en cours de révision, pourrait être l'occasion pour toutes les filières marines, demandeuses de stabilité et de visibilité, d'obtenir des engagements chiffrés clairs et concrets.