CONTRAT. Le géant de l'immobilier privé Nexity a signé une convention avec les services de l'État pour créer environ 1.000 logements par an en pensions de famille. Ces habitats aux loyers très modérés seront construits avec l'aide de spécialistes de l'immobilier social.
"Ce n'est pas de la communication, c'est un engagement sincère", déclare Christian Dubois, directeur de la nouvelle filiale de Nexity, baptisée Nexity Non Profit. Le géant de l'immobilier privé s'est engagé ce mercredi 11 juillet 2018, à construire environ 1.000 logements en pensions de famille par an, sur les trois prochaines années. Peu connu du grand public, ce type d'habitation, souvent individuelle, est destinée à héberger sur le long terme les plus défavorisés, grâce à des loyers très modérés. "Quand on essaie de se réinsérer, avoir une adresse fixe, ça change tout", a estimé Julien Denormandie, secrétaire d'État à la Cohésion des territoires, lors de la signature de la convention entre l'État et Nexity Non Profit.
La France compte 800 pensions de famille, soit 15.000 places d'hébergement. Le plan "Logement d'abord", lancé par Emmanuel Macron en septembre 2017, prévoit la construction de 10.000 places en pensions de famille. Un objectif que le gouvernement "aura du mal à atteindre" reconnaît Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des territoires, tandis que quatre millions de Français sont mal-logés selon la Fondation Abbé Pierre. Cette dernière et d'autres spécialistes du logement très social, comme Habitat et Humanisme, accompagneront d'ailleurs Nexity dans la construction de ces hébergements. Particularité : avec sa filiale Nexity Non Profit, le géant de l'immobilier souhaite construire ces pensions de famille sans faire de bénéfices. "On ne va pas gagner d'argent sur ces projets-là, il n'y aura aucune marge", explique Christian Dubois. A terme, ces logements seront gérés par des associations et les immeubles pourront être revendus à prix coûtant à des bailleurs sociaux.