Sur le projet très controversé de construction de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, des sénateurs se sont rendus le 17 février sur le site pour "mieux comprendre" la pertinence des mesures prévues pour compenser les atteintes à la biodiversité de la future infrastructure.
Alors que le Gouvernement vient de lancer une procédure de saisine du Conseil d'État en vue d'une prolongation de la Déclaration d'utilité publique (DUP) après 2018 de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, des sénateurs se sont rendus le 17 février 2017 sur le site du chantier suspendu depuis quatre ans. Objectif : "mieux comprendre" la pertinence des mesures prévues pour compenser les atteintes à la biodiversité de la future infrastructure.
Cette délégation, de six membres d'une commission sénatoriale chargée d'enquêter sur la réalité de ces mesures sur quatre grands projets d'infrastructures (LGV Tours-Bordeaux, l'autoroute A65, la réserve d'actifs naturels de Cossure), dont le nouvel aéroport nantais, a visité en profondeur deux des sites prévus à l'intérieur de la "ZAD", la zone d'aménagement différé, dédiée au projet.
Une vingtaine d'auditions sous serment au Sénat
Ce déplacement intervient après une vingtaine d'auditions sous serment au Sénat, dont celle du président de la commission scientifique mise en place par l'Etat, qui avait émis en 2013 douze réserves "assez sévères" sur la compensation écologique prévue par les promoteurs du futur aéroport.
"Je crois qu'il est intéressant de venir sur le site pour écouter ceux qui sont maîtres d'ouvrage du projet et ceux qui y sont opposés, a commenté Jean-François Longeot, sénateur (UDI-UC) du Doubs et président de cette commission, notamment accompagné de deux sénateurs de Loire-Atlantique, Ronan Dantec (EELV) et André Trillard (LR). C'est important de confronter les points de vue."
La particularité du site ? "C'est le seul en France où on raisonne non pas en compensation par surface mais en compensation par unités, avec des calculs très compliqués", a indiqué le sénateur Ronan Dantec, rapporteur de la commission d'enquête et opposé à un nouvel aéroport nantais.
Une remise du rapport sénatorial mi-avril 2017
Avant d'ajouter : "Si sur un territoire qui a déjà des mares vous recréez d'autres mares est-ce que vous augmentez le nombre de batraciens? (...) Est-ce qu'il y a un gain de biodiversité? On est vraiment sur cette question scientifique et on ne sort pas de ça. La commission n'est pas là pour dire oui ou non au projet d'aéroport." Le rapport doit être remis au Sénat mi-avril 2017.
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