ÉTUDE. Le pari de la sobriété foncière est-il tenu en Île-de-France ? Les logements construits correspondent-ils aux besoins ? L'Institut Paris Region, qui a analysé 20 ans de construction de logements, livre un document très complet sur les ressorts d'"une région bâtisseuse".


Au moment où les révisions du Schéma directeur (Sdrife) et du SRHH (Schéma régional de l'habitat et de l'hébergement) sont engagées, l'Institut Paris Region dévoile, dans une étude, "vingt ans de mutations majeures" dans la construction de logements, marqués par "une augmentation de la production de logements, concurrencée par de nouveaux usages et des prix à la hausse".

 

L'étude (disponible en fin d'article), analyse la géographie de la construction, la nature des logements produits, ainsi que les ressources foncières mobilisées. Les auteurs éclairent ainsi l'impact de la production neuve sur la diversification du parc de logements et les enjeux de développement d'une offre abordable, "questionnant la capacité du parc final à loger les Franciliens".

 

L'objectif des 70.000 logements annuels a été (tardivement) atteint

 

En 2010, le législateur introduisait un objectif francilien de construction de 70.000 logements par an dans la loi Grand Paris. Que s'est-il passé depuis ? En 2017, l'objectif est atteint et la dynamique de construction francilienne est plus vigoureuse que dans le reste du pays. La construction y est même plus dynamique qu'à Londres ou New York, tout au long des vingt dernières années. De 420.000 logements construits à près de 660.000, la construction progresse de moitié entre les deux décennies. Cette augmentation "s'accompagne de mutations profondes, dans sa géographie comme dans la nature des logements construits", relèvent les auteurs.

 

La progression est particulièrement marquée en petite couronne, avec des niveaux parfois doublés, d'importants projets d'aménagement, la transformation d'anciens territoires industriels et l'achèvement des opérations du premier programme Anru. Autant de grands projets qui participent à la transformation de la petite couronne. La grande couronne bouge aussi avec ses grands projets d'aménagement et rénove ses quartiers des années 1960-70.

 

Moins de maisons individuelles, plus de renouvellement urbain : le pari de la sobriété foncière "tenu"

 

De 2011 à 2020, la réalisation de maisons recule de 9% par rapport aux années 2000. La construction d'appartements, elle, bondit de 78%. Conséquence de cette baisse de la maison par rapport au collectif : la superficie moyenne des logements neufs a perdu 9 m².
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