Il aura fallu attendre 26 années après sa mort pour que le créateur de Tintin, Hergé, de son vrai nom Georges Remi, ait enfin son musée. Conçu par l'architecte français Christian de Portzamparc et construit près de Bruxelles, ce musée ouvre ses portes le 2 juin.
Dessinée par l'architecte français Christian de Portzamparc, la nouvelle maison de Tintin, qui ouvre ses portes ce mardi 2 juin, est constituée de quatre volumes et flotte dans la verdure tel un vaisseau marin. Il propose au total huit salles totalisant sur trois niveaux 2.000 m2 d'espace d'exposition permanente.
Plus de 200.000 visiteurs par an sont attendus, mais le conservateur Laurent de Froberville souligne qu'il ne s'agit pas seulement d'un musée sur Tintin, dont on fête cette année les 80 ans. «C'est un hommage à Hergé, où les visiteurs découvriront d'autres personnages», a-t-il expliqué. «On pourra savoir qui est l'homme, l'ampleur de son œuvre, ses passions».
Un bâtiment audacieux
Ce musée Hergé, d'un montant de 15 millions d'euros, est donc l'œuvre de l'architecte français Christian de Portzamparc, qui est parti de l'idée qui s'est imposée à lui «d'un bateau échoué dans la forêt», évoquant le film de Werner Herzog Fitzcarraldo. Même si le Brabant wallon et le bois de la Source, en lisière duquel se trouve le musée, n'évoquent guère un paysage amazonien, l'édifice a bien l'allure d'un paquebot amarré, surplombant en partie une route et relié par une passerelle à la petite ville universitaire. Des grandes baies vitrées asymétriques évoquent les cases d'une bande dessinée, et imbriquent intimement l'extérieur et l'intérieur.
De plus, les salles d'exposition sont contenues dans des volumes surgissant dans un vaste atrium haut de trois étages, reliées entre elles par des passerelles sinueuses. Leurs formes sont obliques, pyramidales, coniques, toutes de courbes ou d'angles rarement droits, peintes en aplats bleu ciel, jaune, brique ou vert, comme les couleurs des cases des histoires de Tintin, dont des détails du trait noir immensément agrandis ne sont plus que des signes graphiques, plus du tout des images. Enfin, la colonne d'ascenseur, peinte dans le projet en damier rouge et blanc comme la fusée lunaire du professeur Tournesol, est un détail amusant de ce musée à découvrir.