DIAPORAMA. Depuis juillet 2014, le musée du Louvre a entamé le plus important chantier qu'il aura à conduire ces deux prochaines années. Le "projet Pyramide", longtemps tenu secret, vise, en effet, à transformer totalement l'accueil du plus grand musée du monde réalisé en 1988 par Ieoh Ming Pei. Les équipes du musée et l'agence d'architecture Search nous en dévoilent les grandes lignes.
"Le projet 'Pyramide', devenu confidentiel à un moment donné, c'est avant tout l'opportunité d'inscrire notre travail dans le cadre exceptionnel de l'un des plus grands musées du monde, nous confie d'entrée Thomas Dubuisson, architecte et designer de l'agence Search, mandaté fin 2011 par le musée du Louvre à l'issue d'un dialogue compétitif pour repenser l'accueil des visiteurs. Avant de reconnaître : "On est à un niveau de difficulté rare en termes de réhabilitation, avec une douzaine de micro-interventions à venir sur un site autant fréquenté que le Louvre."
"Trouver une écriture architecturale juste"
Conscient de la responsabilité qui lui incombe, l'architecte poursuit: "La pyramide du prix Pritzker 1983, Ieoh Ming Pei, implique pour notre équipe de trouver une écriture architecturale juste, sans surenchère tout en assumant sa propre identité en évitant l'écueil de l'imitation."Ainsi, le projet "Pyramide" s'articule autour des problématiques d'accueil, de médiation et d'accessibilité au savoir, reconnaissent également Cristina Haye, directrice de la maîtrise d'ouvrage du musée du Louvre depuis 2011 aux côtés de l'actuelle chef de projet, Pauline Prion. "Files interminables durant parfois 4 heures, brouhaha insupportable, panneaux illisibles, visiteurs perdus : nous devions trouver une solution", ajoutent-elles. Sans compter la difficulté de travailler des 1.300 agents car souvent des files d'attente se forment aux dix guichets de billetterie situés dans le hall Napoléon, où l'on est censé circulé.
12 chantiers organisés en un "jeu de chaises musicales"
L'organisation du chantier en site occupé devient ainsi le premier des défis techniques. "Pendant les travaux, le musée assurera la continuité de sa mission dans des conditions d'exploitation ressentant le moins possible les nuisances, détaille Thomas Dubuisson. Il est ainsi prévu d'organiser les travaux en 12 chantiers qui s'articulent dans le temps en un 'jeu de chaises musicales' permettant de maintenir le site ouvert au public." Un autre défi technique, d'après lui est lié à la complexité de l'organisation des fluides. "Il s'agit de la face cachée du projet, dans le sens où cette complexité technique est non visible et qu'elle s'étend au-delà du périmètre du projet", glisse-t-il.L'opération implique en effet d'intervenir de façon importante sur les réseaux existants du Grand Louvre.
L'enjeu est totalement de taille : Depuis son inauguration en 1989, l'affluence du Musée du Louvre a plus que doublé, passant de 4 à près de 9,3 millions de visiteurs annuels. Ces derniers pourront apprécier les changements dès avril 2016...
Découvrez dès la page 2, le diaporama dédié au projet "Pyramide" du Louvre.
"Le montant de l'investissement s'élève à 53,5 millions d'euros, financé sans demande de subvention, a souligné, jeudi 18 septembre, Jean-Luc Martinez, président du musée du Louvre. Le Louvre utilisera les apports liés à sa participation au projet du Louvre Abu Dhabi (intérêts du fonds de dotation, contreparties des prêts,…). "Et Kinoshita Group soutient également le projet. D'ailleurs, une recherche complémentaire de mécénat est en cours à hauteur de 5 à 6 millions d'euros", a signalé aussi Hervé Barbaret, administrateur général du musée du Louvre.