A l'invitation du Syndicat national du béton prêt à l'emploi (SNBPE), Anne Hidalgo, maire adjointe de la ville de Paris, chargée de l'urbanisme et de l'architecture, a ouvert, jeudi 11 juillet, le débat dédié au Grand Paris et à Ville durable, en présence de 160 professionnels du secteur du BTP et également de l'architecte Nicolas Michelin. Morceaux choisis.
Alors que mercredi 3 juillet 2013, Marilyse Lebranchu, ministre de la Réforme de l'Etat et de la Décentralisation, a présenté son Grand Paris bis devant la commission des lois de l'Assemblée nationale, Anne Hidalgo, première adjointe de la Mairie de Paris, chargée de l'urbanisme et de l'architecture, invitée par le SNBPE a ouvert, jeudi 11 juillet, le débat dédié au Grand Paris et à la ville durable, en présence de 160 représentants de la filière béton.
"Cette nouvelle version propose de créer, au 1er janvier 2015, une métropole de 6,6 millions d'habitants englobant Paris, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne, soit 124 communes, a rappelé d'emblée l'élue francilienne. Finalement, le choix du bloc communal demeure le bon choix qui permettra un équilibre financier des différentes parties sur les territoires et notamment sur le logement."
Outre le problème du logement qui touche tous les Franciliens, les grandes entreprises françaises sont inquiètes, car elles ont besoin, elles aussi, de la mise en place d'une véritable métropole pour stimuler le développement économique de l'Ile-de-France, a rappelé en préambule de la conférence le SNBPE. "Sa mise en œuvre, qui prévoit notamment la construction de 70.000 logements par an pendant vingt ans, des nouvelles gares, des bureaux… pose la question des besoins en matériaux de construction", a déclaré le SNBPE.
"La tour, une composante de la ville idéale", selon Anne Hidalgo
A cette question, Anne Hidalgo a botté en touche mais a souhaité donner les moyens au Grand Paris et faire de la capitale une ville durable avec pour priorité la jeunesse et l'innovation. Elle définit ainsi sa ville idéale comme une "ville dense, qui permet des déplacements plus courts autorise la marche à pied et facilite les transports en commun. L'immeuble de grande hauteur, la tour est aussi une de ses composantes……Les tours doivent construire une ligne de paysage, une ligne de ciel qui dessine un quartier et un horizon." Et de signaler : "Toutefois, on ne peut pas acheter des terrains où il y a des contraintes là où le tissu est assez dense. A Paris, les règles patrimoniales et les règles relatives par exemple à l'ensoleillement, au recul des bâtiments les uns par rapport aux autres ne nous permettraient pas de gagner du terrain."
Devant les acteurs du béton qui ont mis en avant ce matériau et toutes les possibilités qu'il offre en matière d'aménagement et de respect de l'environnement, Anne Hidalgo a reconnu que "le béton est loin d'être un matériau non-écologique… c'est au contraire un matériau appréciable et apprécié dès lors qu'il est bien utilisé". Et d'ajouter : "C'est vrai que le béton a des détracteurs. Je ne suis pas dans la contestation. C'est un matériau noble, qui permet de faire de très belles réalisations !."
Enfin, l'architecte Nicolas Michelin invité par le SNBPE a confirmé que les professionnels du béton peuvent aider pour réaliser des programmes neufs. "La mixité et la programmation dans Paris demeure un enjeu crucial", estime-t-il. Et de confier : "Il est important de faire autre chose à Paris que des gros immeubles, des immeubles ' valises' sans odeur et sans saveur que l'on retrouve dans toutes les capitales internationales mais qui ne sont plus dans l'usage parisien." "J'appelle donc de tous mes vœux que la nouvelle mandature sur Paris impose cette mixité programmatique notamment sur des immeubles de 50 mètres… Car le classement IGH (Ndlr : Immeubles de grande hauteur) est extrêmement pénalisant pour le bon fonctionnement…", conclut l'architecte devant le parterre des professionnels du béton.
