L'institut de recherche sur la ville et les territoires, les transports et le génie civil est né de la fusion du LCPC et de l'Inrets en janvier 2011. Il se verra prochainement doté d'un équipement multifonctionnel répondant aux nouvelles exigences de la recherche : un ensemble de trois bâtiments BBC réalisés en béton et signés de l'architecte Jean-Philippe Pargade. Visite du chantier.

Le siège historique du LCPC (Laboratoire Central des Ponts et Chaussées) était situé boulevard Lefebvre, dans le 15e arrondissement parisien, depuis 1940. La fusion, en janvier 2011, de l'organisme de recherche avec l'Inrets (Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité), afin de donner naissance à l'Ifsttar (Institut français des sciences et technologies des transports, de l'aménagement et des réseaux), a été l'occasion de renouveler cet équipement vieillissant. La nouvelle entité emménagera donc en 2013 dans un tout nouveau bâtiment en banlieue parisienne, situé à Champs-sur-Marne, au cœur du pôle de recherche scientifique et technique de Paris Est, dans la ville nouvelle de Marne-la-Vallée. Le concept, vision de l'architecte Jean-Philippe Pargade, accueillera deux entités du CSTB en plus de l'Ifsttar : plusieurs bâtiments sont ainsi associés et reliés par une étonnante « vague de béton », symbolique de la thématique des recherches qui y seront entreprises.

 

Le bâtiment nord, rectangulaire, sera composé de trois corps reliés entre eux - afin de concilier l'indépendance et l'autonomie de chaque organisme. Il abritera des bureaux, des amphithéâtres et des locaux techniques dans une structure classique en béton qui présente toutefois un trait caractéristique : un porte-à-faux habité de 12 mètres à l'entrée, surplombé de quatre niveaux supérieurs. Un petit exploit technique car la façade, percée de nombreuses ouvertures, empêchait le recours à des renforts. Un pré-mur a donc été utilisé avec un maillage spécifique tandis que le plancher a été réalisé en dalles alvéolaires pour grande portée. La façade nord du bâtiment sera revêtue de parement ITE (isolation thermique par l'extérieur), tandis que la façade sud sera constituée d'un mur rideau et d'un brise-soleil.

 

Une ondoyante vague de béton
Quant au bâtiment sud, il s'abrite sous une vague de béton ondulant qui repose sur des poteaux circulaires, sans aucune poutre. « Dans le prolongement de la trame verte du campus universitaire, ce bâtiment paysage compose un espace public majeur dans la ville nouvelle », explique l'architecte. « La création d'un relief ondulé s'oppose à la planéité du site ». Prévue initialement pour être ouvert au public, la dalle vague sera finalement interdite d'accès pour des raisons de sécurité : l'accueil de public aurait nécessité l'installation de garde-corps qui auraient dénaturé le projet. Le bâtiment, outre des espaces de documentation et un restaurant, accueillera surtout le très important hall d'essais, ainsi que des ateliers et des laboratoires. La dalle d'essais de 600 m², située au cœur de l'ouvrage (sous la dalle ondulante), a retenu toutes les attentions du fait de sa très grande technicité. Afin de pouvoir supporter les tests exceptionnels qui y seront réalisés (essais de résistance de matériaux en traction, flexion, fissuration), elle sera réalisée en béton très hautes performances. S'étendant sur 60 mètres de long, l'épaisseur variera de 90 cm sur les bords à 125 cm au centre (C80 + fumées de silice). « C'est un chantier très intéressant, tant dans son concept que dans l'utilisation qui est faite du béton », déclare Guy Laurent, directeur Adjuvants & sols industriels chez BASF Construction Chemicals.

 

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