PROPOSITIONS. Estimant que le grand débat national n'aborde le sujet du logement qu'à travers un aspect "strictement budgétaire", le Mouvement HLM veut apporter sa patte aux concertations nationales et présente ce mardi cinq propositions "pour améliorer la situation du logement en France". Des préconisations qui font suite à un document plus étoffé de l'Union sociale pour l'habitat, qui tente de briser les préjugés sur les bailleurs sociaux, parfois raillés en "dodus dormants".
"Force est de constater que la question du logement est écartée du Grand débat, sauf sur un point: la réduction des financements pour une politique publique essentielle", relève le président de l'USH Jean-Louis Dumont dans un communiqué.
Alors que le président de la République Emmanuel Macron était hier soir dans l'Essonne pour écouter les doléances des élus franciliens, ce dernier ne s'est pas vraiment prononcé sur la situation des bailleurs sociaux, chamboulée par les réformes de la loi de finances 2018 et la loi Elan.
Admettant qu'il "y a des choses qui ont sans doute été menées très vite ou pas assez bien", le chef de l'Etat a surtout martelé sa devise du "produire plus pour réduire les coûts" du logement, en opposition "aux subventions de la puissance publique" qui ne solutionneraient pas la crise du logement.
Bases de réflexion erronées
Dans son communiqué, le mouvement HLM déplore que le logement social soit dépeint par le gouvernement "comme une dépense publique à baisser", en utilisant "des bases de réflexion erronées". Le 30 janvier dernier, à l'heure où les acteurs du logement social négociaient encore leur clause de revoyure en réunion interministérielle, l'USH publiait "Les Hlm, une chance pour la France".
Dans ce plaidoyer d'une vingtaine de pages, le groupement de bailleurs sociaux déconstruit, chiffres à l'appui, les idées reçues quant aux présumés trésors cachés des bailleurs, ou le coût important du logement social dans le budget de l'Etat.
Espérant que ce document grand public permette de remettre à plat "la réalité économique et sociale du logement social", le mouvement HLM avance cinq mesures à destination des acteurs institutionnels. En direction du parc locatif privé d'abord, l'organisation préconise "une politique d'encadrement des loyers" en zones tendues, permettant de rompre avec "l'inflation des loyers". Le mouvement appelle aussi à rééquilibrer les prix du foncier "notamment dans les zones tendues, et en limitant les effets de la concurrence entre acteurs publics et privés".
"Nous avons raté une porte"
Le mouvement HLM réclame également le retour des dispositifs de soutien à la construction et au logement (aides à la pierre, et retour des mesures de soutien à l'accession sociale à la propriété) tout en appelant à "mieux contrôler et évaluer les dispositifs de défiscalisation". Parmi les réflexions qu'il portait sur la politique du logement menée par le gouvernement actuel, le président Macron a indiqué que l'APL Accession (supprimée en 2018) "ne pouvait pas aller dans le bon sens", tout en admettant que la mesure de retrait n'a pas encore été évaluée.
"Ce phénomène de fluidification ne peut fonctionner que si l'on sort des gens du parc locatif social pour accéder à la propriété, et permettre à d'autres d'entrer dans le logement locatif. Mais il y a sans doute quelque chose à améliorer, nous avons raté une porte", a-t-il détaillé.