Mardi 30 septembre était une journée sans professions libérales. Un mouvement lancé en riposte au projet de loi "croissance et pouvoir d'achat" qui vise notamment à ouvrir le capital des sociétés. Cet appel a été fortement suivi par l'ensemble des secteurs. Surprise : les architectes sont même descendus dans la rue ! Découvrez les premiers chiffres.

La publication du rapport de l'inspection générale des finances sur la réforme des professions réglementées la semaine dernière n'a pas apaisé les esprits. Loin de là.

 

Mobilisés, les professionnels libéraux on fait savoir leur colère face au projet de loi "croissance et pouvoir d'achat". Fait rare : ils ont décidé de faire grève ce mardi 30 septembre suite à l'appel de l'Union nationale des professions libérales (Unapl). Un mouvement suivi "dans tous les secteurs, avec jusqu'à 90% de fermetures dans certains secteurs(…) Les rassemblements organisés dans les départements, sur l'initiative des syndicats et des Unapl régionales, ont fait le plein. Les salariés et les étudiants étaient présents dans les cortèges", a noté l'organisation. "C'est une journée totalement historique, une mobilisation absolument sans précédent", a annoncé le président de l'Unapl, Michel Chassang, lors d'un point presse à Paris. Et de compléter : "Cela fait 22 ans que je fais du syndicalisme, je n'ai jamais vu ça".

Des architectes dans la rue

A 15 heures, la quasi-totalité des études notariales et 50% des cabinets d'architectes avaient répondu présents, selon l'Unapl. Une mobilisation qui est allée au-delà des attentes : "Alors que le mot d'ordre pour cette journée était simplement de baisser les rideaux, de nombreuses régions ont pourtant manifesté. C'est une réelle surprise", note Patrick Julien, délégué général de l'Union nationale des syndicats français d'architectes (Unsfa). Et d'ajouter : "Les architectes sont descendus dans la rue à Toulouse, Nice, Montpellier et Strasbourg. Nous avons également été étonnés de voir que bon nombre d'étudiants a joint le mouvement, notamment à Toulouse. Ils se sentent concernés et sont conscients de ce que pourrait être l'exercice de leur profession si le projet de loi était adopté".

Vers un autre mouvement ?

Le principal point de tension demeure et reste l'ouverture du capital des sociétés d'exercice libéral à des investisseurs non professionnels issus de la finance. A ce sujet, le Conseil national de l'ordre des architectes indiquait sur son site le 23 septembre dernier : "C'est l'indépendance de l'architecte et son pouvoir au sein des sociétés d'architecture qui pourraient ainsi être remis en cause, plus que notre statut de profession libérale". Néanmoins, il semble que le Gouvernement commence à prendre en compte l'ampleur du mouvement. Emmanuel Macron, ministre de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique, a souligné récemment que le rapport n'est "qu'un élément qui a nourri une réflexion plus large sur la modernisation des professions réglementées, qui elles-mêmes ne représenteront qu'un volet minoritaire de la loi pour l'activité." Reste que l'Unapl ne compte pas en rester là. Elle a donc pris la décision de réunir une nouvelle fois en urgence un Conseil national extraordinaire pour décider de la suite à donner au mouvement et analyser les possibilités de discussion avec le ministre. "Nous allons décider d'un appel à manifester ou non. Si c'était le cas, nous prendrons contact, de notre côté, avec les écoles afin de mobiliser". Le rendez-vous est fixé pour le 9 octobre. A suivre…

 


L'état de la mobilisation à 15h :
- La quasi-totalité des études notariales
- 90% des laboratoires d'analyses médicales
- 87% des pharmacies d'officine
- 70% des cabinets médicaux
- 60 à 70% des cabinets dentaires
- 50% des cabinets d'infirmiers
- 50% des cabinets d'architectes
- 50% des cabinets de podologie
- 50% des cabinets d'avocats en province
- 50% des cliniques vétérinaires
- 40% des cabinets des économistes de la construction
- De très nombreux huissiers de Justices

 

Source : Unapl

actionclactionfp