A coups de millions de dollars, les promoteurs immobiliers modernisent à toute vitesse le paysage urbain de Moscou, mais des habitants en colère dénoncent ce boom triomphal qui se fait souvent, affirment-ils, en violation de la loi et des intérêts des simples gens.
Douze associations ont adressé au président Vladimir Poutine un dossier de 700 pages, dénonçant l'altération irréversible du centre historique de Moscou sous couvert de sa "restauration".
Sans le dire explicitement, ils accusent le puissant maire Iouri Loujkov de laisser souvent des investisseurs rapaces faire ce qu'ils veulent, en dépit de réglementations qu'un architecte occidental travaillant à Moscou juge "modernes et strictes".
Dix ans après la chute de l'URSS, les Moscovites ont appris à s'organiser pour défendre leurs logements, le paysage urbain et les monuments d'architecture qu'ils disent menacés par les bulldozers du nouveau capitalisme russe.
Les exemples sont légion. A commencer par le centre commercial turc en construction dans le petit quartier tranquille de Zamoskvoretchie. Le trou creusé pour ses fondations a mis en danger un palais du 17ème siècle voisin récemment restauré. Les pelles mécaniques ont été stoppées au fond de l'excavation, mais à titre de compensation, le promoteur a eu droit à construire un bâtiment plus haut, triplant sa surface à 36.000 m2, a rapporté l'hebdomadaire Moskovskie Novosti.
D'autres batailles sont en cours, ont révélé cette semaine les défenseurs du centre historique de Moscou au cours d'une rencontre avec les médias.
Tel le combat de deux anciens immeubles du quai Ovtchennikovskaïa, au bord du canal parallèle à la Moskova, avec vue sur le Kremlin. Chaque mètre carré y vaut de l'or. Une parcelle voisine a été acquise par une entreprise de construction, Grant, pour y construire une tour de bureaux de 22 étages avec une plate-forme pour hélicoptères au sommet, raconte l'animatrice de la communauté d'habitants, Vera Sezelman.
Le promoteur est si pressé, qu'il ne fait pas faire d'expertise géologique exigée par la loi. Du coup, la justice bloque les travaux, tandis que des géologues mettent en garde contre l'instabilité des sols. Mais les travaux viennent de reprendre, toujours sans expertise, dénonce Mme Sezelman.
Selon elle, "l'investisseur a dû verser une montagne d'argent et à la mairie on n'a pas envie de le rendre". "Bientôt, notre immeuble sera déclaré inhabitable et le promoteur s'emparera du terrain à bas prix", prédit la militante.
Un autre endroit pittoresque, la rue Ostojenka, jadis aérée par le vent soufflant du fleuve, a été bloquée par une immense bâtisse, l'Académie de l'opéra de la chanteuse Galina Vichnevskaïa. Mais le "monstre" moderne accueille surtout des restaurants et des appartements de luxe à vendre, dénonce l'égérie du quartier Alla Glasova.
"Les promoteurs ne respectent aucun accord signé avec la communauté locale", affirme-t-elle. "On coupe des arbres, on supprime des aires de jeux pour enfants".
"Ils ont même voulu construire un bordel face à la cathédrale du Christ Sauveur", affirme Mme Glasova. "Le patriarche est intervenu pour l'empêcher".
Les militants qui s'engagent dans ce combat risquent gros, selon une responsable du parti libéral Iabloko, Natalia Borodina. "Ils peuvent être menacés, voire passés à tabac".
"Ou pire", renchérit le chef d'un mouvement intitulé "Première génération libre", Vladimir Chmelev, rappelant l'assassinat, le 2 novembre, d'un préfet adjoint d'un quartier de Moscou, Sergueï Balachov. Il s'occupait justement des questions de construction dans le district ouest.
Sans le dire explicitement, ils accusent le puissant maire Iouri Loujkov de laisser souvent des investisseurs rapaces faire ce qu'ils veulent, en dépit de réglementations qu'un architecte occidental travaillant à Moscou juge "modernes et strictes".
Dix ans après la chute de l'URSS, les Moscovites ont appris à s'organiser pour défendre leurs logements, le paysage urbain et les monuments d'architecture qu'ils disent menacés par les bulldozers du nouveau capitalisme russe.
Les exemples sont légion. A commencer par le centre commercial turc en construction dans le petit quartier tranquille de Zamoskvoretchie. Le trou creusé pour ses fondations a mis en danger un palais du 17ème siècle voisin récemment restauré. Les pelles mécaniques ont été stoppées au fond de l'excavation, mais à titre de compensation, le promoteur a eu droit à construire un bâtiment plus haut, triplant sa surface à 36.000 m2, a rapporté l'hebdomadaire Moskovskie Novosti.
D'autres batailles sont en cours, ont révélé cette semaine les défenseurs du centre historique de Moscou au cours d'une rencontre avec les médias.
Tel le combat de deux anciens immeubles du quai Ovtchennikovskaïa, au bord du canal parallèle à la Moskova, avec vue sur le Kremlin. Chaque mètre carré y vaut de l'or. Une parcelle voisine a été acquise par une entreprise de construction, Grant, pour y construire une tour de bureaux de 22 étages avec une plate-forme pour hélicoptères au sommet, raconte l'animatrice de la communauté d'habitants, Vera Sezelman.
Le promoteur est si pressé, qu'il ne fait pas faire d'expertise géologique exigée par la loi. Du coup, la justice bloque les travaux, tandis que des géologues mettent en garde contre l'instabilité des sols. Mais les travaux viennent de reprendre, toujours sans expertise, dénonce Mme Sezelman.
Selon elle, "l'investisseur a dû verser une montagne d'argent et à la mairie on n'a pas envie de le rendre". "Bientôt, notre immeuble sera déclaré inhabitable et le promoteur s'emparera du terrain à bas prix", prédit la militante.
Un autre endroit pittoresque, la rue Ostojenka, jadis aérée par le vent soufflant du fleuve, a été bloquée par une immense bâtisse, l'Académie de l'opéra de la chanteuse Galina Vichnevskaïa. Mais le "monstre" moderne accueille surtout des restaurants et des appartements de luxe à vendre, dénonce l'égérie du quartier Alla Glasova.
"Les promoteurs ne respectent aucun accord signé avec la communauté locale", affirme-t-elle. "On coupe des arbres, on supprime des aires de jeux pour enfants".
"Ils ont même voulu construire un bordel face à la cathédrale du Christ Sauveur", affirme Mme Glasova. "Le patriarche est intervenu pour l'empêcher".
Les militants qui s'engagent dans ce combat risquent gros, selon une responsable du parti libéral Iabloko, Natalia Borodina. "Ils peuvent être menacés, voire passés à tabac".
"Ou pire", renchérit le chef d'un mouvement intitulé "Première génération libre", Vladimir Chmelev, rappelant l'assassinat, le 2 novembre, d'un préfet adjoint d'un quartier de Moscou, Sergueï Balachov. Il s'occupait justement des questions de construction dans le district ouest.