Selon une note de conjoncture de l’Insee publiée jeudi, le moral des industriels français s'est un peu amélioré en novembre, en particulier grâce à la baisse de l'euro et du pétrole, mais la reprise économique française demeure fragile.

L'indicateur synthétique du climat des affaires le mesurant s'est établi à 103 points contre 102 points en octobre, a indiqué jeudi l'Institut national de la statistique et des études économiques. Ce chiffre est conforme aux attentes des économistes. L'indicateur avait progressé un peu plus fortement en octobre, de 2 points.

Les chefs d'entreprise interrogés en novembre estiment que la conjoncture industrielle «reste favorablement orientée», selon l'Insee. Selon les industriels, le rythme de l'activité passée a augmenté dans l'industrie manufacturière. «L'allègement des stocks de produits finis se poursuit», note également l'Insee. Les carnets de commandes étrangers «continuent à s'étoffer», grâce à la détente de l'euro face au dollar. «La conjoncture assez déprimée du secteur automobile pèse toutefois sur les carnets de commandes globaux et les perspectives personnelles de production, qui fléchissent tous deux», selon le communiqué. Enfin, les perspectives personnelles des industriels en matière de prix de vente augmentent.

Réaction des économistes
«L’heure de l’euphorie n’a donc toujours pas sonné. En fait, compte tenu de la poursuite de la baisse de l’euro et du cours du baril en novembre, cette remontée limitée pourrait même constituer une petite déception», constate Marc Touati, économiste de Natexis Banques Populaires. Pour lui, «cette enquête confirme que si l’industrie et l’économie françaises sont bien en train de sortir de la crise, elles restent encore loin de la croissance forte». «Dans ce cadre, toute hausse des taux de la BCE et, ce faisant, toute réappréciation de l’euro pourraient étouffer dans l’oeuf la petite reprise que la France et l’Euroland vivent depuis quelques mois», prévient-il. De son côté, Nicolas Bouzou de Xerfi estime que l'enquête est «plutôt rassurante, dans la mesure où elle confirme que les troisième et quatrième trimestres auront été plutôt bons pour l’économie française. Mais elle met également en lumière les fragilités d’une accélération de l’activité tirée par l’extérieur». Enfin, Olivier Gasnier de la Société Générale met en garde contre «un ralentissement de la demande domestique préfigurant déjà une moins bonne performance de l'industrie au 1er trimestre».

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