Le Grand Palais accueille Anselm Kiefer dans le cadre de l’exposition Monumenta. Cet artiste mondialement connu du monde de l’Art dévoile ses œuvres empreintes de poésie au grand public. Sept «maisons» disséminées sous l’immense verrière servent de cadres physiques à ses peintures et ses installations.

Sous la verrière du Grand Palais se dégage une impression de gigantisme. Un cadre idéal à l’exposition Monumenta, qui lui redonne sa vocation première : la promotion de l’art.

Aujourd’hui c’est un ensemble de "maisons" immenses – certaines atteignent près de 12 m de haut – ouvertes, dans lequel le visiteur déambule en toute liberté, selon le parcours de son choix. Sept maisons faisant écho à la présence de trois installations faites de ruines et de livres géants de plomb. L’une montre une tour à moitié écroulée, l’autre un bâti qui semble déjouer les règles de l’équilibre.
Quel est ce jeu subtil d’architecture ? C’est la volonté d’Anselm Kiefer. Cette figure de l’Art contemporain, un Allemand qui a adopté la France comme résidence d’artiste, allie des références tirées de la poésie et de la littérature, de la cosmologie ou encore de l’histoire qui donnent cœur et corps à ses œuvres.

Hommage et histoire
Le message de chacune est laissé à la subjectivité du contemplateur, auquel il ne délivre que quelques clés. L’exposition s’articule ainsi, tout en hommage avoué au couple de poètes Paul Celan (1920-1970) et Ingeborg Bachmann (1926-1973), dont les vers s’affichent par endroits. L’horreur de la Shoah transparaît sur d’autres, tels ces noms donnés aux étoiles de la constellation Voie lactée, des séries de chiffres écrits à la manière des tatouages des prisonniers des camps de la mort.
Chaque maison abrite une mise en scène différente. Dans l’une, c’est un immense herbier fait avec des fougères, dans l’autre des champs aux lignes de fuites hypnotisantes. Chaque œuvre porte la trace du temps : l’artiste aime en effet les laisser dehors, sous les affres climatiques, pour mieux marquer cette vie qui s’écoule.

Jeu de résonances
Faisant référence à sa colline-atelier du Sud de la France, Anselm Kiefer explique : «Le fait qu’à Barjac et au Grand Palais je construise des maisons qui accueillent mes œuvres, signifie qu’il y a des chemins entre ces maisons (…)Le croisement c’est la rencontre (…) C’est pourquoi je fais aussi des ouvertures dans ces maisons, avec des portes qui sont toujours ouvertes, par où on peut s’évader, passer par une autre porte et créer des liaisons, des synapses, des connections entre les œuvres, entre les gens».
Nature, cosmos, temps... Les résonances sont nombreuses. L’exposition s’intitule Sternenfall, «Chute d’étoiles» : le Grand Palais y est, pour Anselm Kiefer, un acteur à part entière, un «firmament, une voûte de verre qui joue le rôle d’un ciel étoilé grandeur nature».

Pour découvrir quelques images de l’exposition d’Anton Kiefer, cliquez ici

Sternenfall, «Chute d’étoiles» - Anselm Kiefer au Grand Palais
Du 30 mai au 8 juillet 2007
Avenue Winston Churchill
75008 Paris
www.monumenta.com
Tlj sauf le mardi de 10h à 20h et de midi à minuit du jeudi au dimanche.
Tarif : 4 € (réduit 2 €)


En savoir plus sur Monumenta
Cette manifestation, dont l’exposition d’Anselm Kiefer au Grand Palais est la première édition, s’inscrit comme un rendez-vous annuel du grand public avec la création de son époque. Elle accueillera en 2008 Richard Serra et en 2009, Christian Boltanski. La volonté affichée par ses organisateurs est de «donner les clés de compréhension au plus grand nombre» pour «sensibiliser tout un chacun au travail des artistes de notre temps.» Pour ce faire, l’exposition s’accompagne d’un dispositif sans précédent : des «médiateurs», installés tout au long du parcours, ne demandent qu’à être interpellés pour aider le visiteur à pénétrer l’œuvre de l’artiste. Conférences, projections, concerts, lectures, ateliers pour petits et grands, complètent le dispositif. Une bonne façon de se mettre à l’art !

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