Démarrés en 2006, les imposants chantiers du rétablissement du caractère maritime du Mont-Saint-Michel sont particulièrement visibles à l'approche de la baie. Cette fois, ce sont les automobilistes qui sont directement impactés. Depuis le samedi 28 avril, il n'est donc plus question d'approcher le site en voiture, ni en bus ni en vélo d'ailleurs. Explications.
Le Mont-Saint-Michel, l'un des sites touristiques les plus visités de France, a vécu ce samedi 28 avril, un jour historique avec la mise en service des nouveaux modes d'accès qui vont bannir l'usage des parkings qui s'étalaient à ses pieds.
A l'endroit des anciennes places de stationnement, le chantier du futur pont-passerelle, pour être prêt en 2014, doit démarrer dès aujourd'hui. La reconquête du site impose en effet de restituer à la nature les 15 hectares du parking maritime actuel, datant de 1966, et de supprimer la digue-route reliant l'îlot rocheux au continent. C'est elle, en fait, qui depuis plus d'un siècle (1879), bloque les courants de marée.
A 2,5 kilomètres de l'édifice, reconnu pour ses 2,5 millions de visiteurs et ses 650.000 véhicules par an, le nouveau parc de stationnement paysagé, sur plus de 3 km2 et fort de 4.500 places, est désormais accessible. Il est relié par un parcours piétonnier aux départs des navettes, situés près d'une zone commerciale et du barrage hydraulique inauguré en 2009 à l'embouchure du Couesnon, la rivière qui se jette dans la baie.
Comment se rendre au Mont ?
Le visiteur peut désormais soit s'y rendre à pied, soit prendre des navettes, situées à 800 mètres du nouveau parking, critiqué pour son éloignement. Mais, titulaire d'une délégation de service public (DSP) depuis 2009, Veolia Transport, chargé du parc et de ces navettes, doit faire face à des retards dans la livraison des «maringottes», ses navettes tirées par des chevaux et de ses nouveaux véhicules réversibles. Estimé à 185 M€, le chantier, classé « opération d'intérêt national », est suivi de près par l'Etat. Pour rappel, le Gouvernement a refusé l'implantation d'éoliennes dans le périmètre du Mont ou encore il avait arbitré sur la hauteur du gué à l'entrée de l'édifice, contre l'avis de commissions techniques nationales.
Par ailleurs, le nouveau barrage sur le Couesnon et les aménagements hydrauliques mis en service en 2009 (Lien avec l'article de Janvier), destinés à redonner au Mont son caractère insulaire, produisent ses premiers effets. « En trois ans, les prés salés à l'est et à l'ouest du Mont ont reculé de 500 mètres », note le Syndicat mixte Baie du Mont-Saint-Michel.