Objectif : libérer le Mont Saint-Michel des sédiments et lui redonner son aspect insulaire en éliminant l’actuelle digue-route et en déplaçant le parc de stationnement, qui font obstacle au passage de l’eau. Si le premier demi-barrage doit ouvrir fin 2007, l’aménagement sera totalement achevé 2012. Le point sur ce chantier.

Le programme de réaménagement du Mont Saint-Michel s’articule autour de quatre grands projets : le parc de stationnement et les ouvrages d’accueil sur le continent ; les ouvrages d’accès tels que la digue, le pont passerelle et le gué submersible ; les aménagements hydrauliques pour la remise en eau de l’anse de Moidrey et le curage du lit du Couesnon ; la construction du barrage sur le Couesnon.

Le barrage sur le Couesnon permettra de retenir en son amont un volume de marée, et de générer des chasses réparties entre les deux nouveaux chenaux, afin d’évacuer les sédiments qui s’accumulent aux abords du Mont. La présence de ces sédiments, colonisés par la végétation, menaçait de rattacher le Mont à la terre ferme. Le barrage, long de 138 m, comprendra huit vannes indépendantes en acier peint et inox de 9m x 8m avec une écluse à poissons de chaque côté. Chaque vanne sera actionnée par deux bras manœuvrés par un vérin fixé au génie civil des piles. Elles s’ouvriront par le haut ou par le bas, selon le sens de la marée. Le barrage est réalisé en deux moitiés. Le radier et les piles de la rive gauche sont achevés, ainsi que quatre des huit vannes. La mise en service du premier demi-barrage est prévue pour la fin de l’année, alors que celle de la totalité de l’ouvrage est prévue pour la fin de l’année prochaine.

Nouveau pont-passerelle
Mais le chantier vise aussi à améliorer les conditions d’accueil de quelque 3 millions de visiteurs. Autre ouvrage important, le pont-passerelle de 700 m permettant d’accéder au Mont a été dessiné par le cabinet Feichtinger architectes. Il est constitué d’une digue et de la jetée qui la prolonge et file au niveau +9,50 m pour répondre aux impératifs d’insubmersibilité. La chaussée sera scindée en trois bandes, deux passages piétons de part et d’autre de la chaussée centrale réservée à la circulation des navettes. A l’arrivée du pont-passerelle, une cale inclinée conduira à un terre-plein aménagé en gué submersible. Lors des fortes marées, la mer recouvrira le gué et le Mont redeviendra alors une véritable île.
Un parc de stationnement paysager capable d’accueillir 4.150 véhicules se trouvera bientôt en retrait du Mont, en remplacement de l’actuel parking situé sur les grèves et les prés salés submersibles.

Ce programme s’élève à 164 millions d’euros (dont 83 millions d’euros pour la mise en œuvre des ouvrages hydrauliques), pris en charge par l’Etat, le Syndicat Mixte baie du Mont Saint-Michel, le Fonds européen pour le développement régional (Feder), l’Agence de l’eau et les recettes d’exploitations. Le Syndicat mixte baie du Mont Saint-Michel, maître d’ouvrage du projet, estime qu’il faudra deux ans pour parvenir à déblayer naturellement la moitié des 3 millions de m³ de sédiments. A l’horizon 2020, 80% des effets des aménagements seront perceptibles et qu’à l’horizon 2025, «un large espace de grèves sera à nouveau balayé» par les divagations du Couesnon. Et en 2045, la cote moyenne des fonds sera abaissée de 70 cm autour du rocher.

Voir les étapes d'aménagement du chantier

actionclactionfp