POSITION. Le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, a évoqué la possibilité d'une réforme partielle de MaPrimeRénov', lors d'une intervention devant les adhérents du Medef.
Alors que les acteurs de la rénovation énergétique demandent toujours plus de lisibilité et de visibilité des dispositifs de soutien, faut-il s'attendre à une nouvelle modification du dispositif MaPrimeRénov' (MPR) ? C'est ce qu'a laissé entendre Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, lors d'une table ronde sur l'énergie qui s'est tenue devant des adhérents du Medef. Il faudra "sans doute faire évoluer une partie du dispositif", a-t-il estimé, de manière à ce qu'il prenne davantage en compte la dimension environnementale. "Notre logique, aujourd'hui, est de nous demander combien de logements nous avons rénové, et pas celle de savoir combien de tonnes de CO2 nous avons évité." Pour le ministre, MPR devrait donc, à l'avenir, ne plus se limiter à la dimension énergétique, mais intégrer le progrès en termes de poids carbone des opérations financées. Il faut noter que c'est déjà en partie le cas dans le chauffage, où les aides en faveur des appareils fonctionnant au vecteur gaz sont progressivement débranchées - à l'inverse, les aides aux pompes à chaleur et aux chaudières bois ont été renforcées. Mais sur la partie "matériaux" (isolation, changement de fenêtre...), aucun système de bonus/malus n'est prévu, pour l'instant, en fonction du caractère biosourcé ou géosourcé des produits posés.
Nulle trace, quoi qu'il en soit, d'un changement de braquet en matière de rénovation énergétique dans la liste des soixante politiques prioritaires dévoilée par la Première ministre Élisabeth Borne en cette rentrée : y est inscrit l'objectif de tenir le rythme des 700.000 rénovations mono-geste annuelles financées par MaPrimeRénov' et les certificats d'économie d'énergie (CEE).
Un "angle mort" de la politique publique
Christophe Béchu souhaite également accélérer sur l'amélioration de l'efficacité énergétique des "500 millions de m² de bâtiments publics", un "angle mort" des plans gouvernementaux, selon lui. "Celui qui prend une décision doit commencer à se l'appliquer à lui-même, sinon il rend extrêmement compliqué le fait de la faire appliquer par les autres", a assuré Christophe Béchu. Pour qui "la rénovation fait partie des grands sujets sur lesquels tout le monde doit se retrousser les manches".