3 QUESTIONS A. Batiactu a rencontré Françoise Gatel, la nouvelle ministre déléguée à la Ruralité, au Commerce et à l'Artisanat dans les allées du salon Batimat. Sans s'engager fermement sur la reprise des travaux entamés par le précédent gouvernement et suspendus depuis la dissolution de l'Assemblée nationale, elle a reconnu que la simplification faisait "partie des sujets" auquel le nouvel exécutif devait s'atteler.

L'artisanat a une nouvelle ministre déléguée depuis le 21 septembre 2024. Et elle ne dépend plus de Bercy, mais du ministère du Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation, piloté par Catherine Vautrin. En charge de la Ruralité, du Commerce et donc aussi de l'Artisanat, Françoise Gatel s'est rendue au salon Batimat, pour rencontrer les représentants des artisans du bâtiment, le 1er octobre 2024. Après son passage sur les stands de la Capeb et de la FFB, Batiactu a pu échanger avec elle.

 

Comment appréhender votre mission alliant territoires et activité économique ?

 

Françoise Gatel :
Je me place dans un état d'esprit volontaire. Je porte un attachement profond à l'activité économique, et tout particulièrement à l'artisanat. La vie, l'économie de nos territoires, l'insertion des jeunes passent très souvent par l'artisanat et ses emplois non délocalisables et par des entreprises qui, dans une démarche de performance économique et d'insertion, savent être inventives. Tout au long de mon parcours, les artisans et les acteurs économiques ont été des interlocuteurs quotidiens. Les élus locaux également. Nous devons travailler ensemble pour permettre aux acteurs de trouver de la main d'œuvre, d'exercer leur activité dans de bonnes conditions…

En ce sens, le gouvernement qui vous a précédé avait lancé des travaux pour simplifier les démarches administratives des entreprises. Pensez-vous les reprendre ?

Il ne vous aura pas échappé qu'un discours de politique général devait être prononcé cet après-midi [mardi après-midi]. Je suis membre d'un orchestre et j'en respecte le chef, le Premier ministre. Malgré tout, j'ai eu l'occasion comme sénatrice d'aborder cette question. Nous avions signé une charte de simplification pour les collectivités locales avec le gouvernement. Ainsi, si la simplification est essentielle pour les collectivités, elle l'est tout autant pour les entreprises.

Une simplification vous semble donc bel et bien indispensable ?

Dire que nous sommes contre la surenchère de normes n'a rien d'original, tout le monde le pense. Et il n'existe pas de décision miraculeuse. Nous devons nous attaquer à de vrais chantiers en nous fixant des objectifs, sans rien lâcher ; partir de la réalité, sans penser que nous avons un génie de la norme. La norme est utile et pertinente lorsqu'elle protège. Pas si elle produit de la lenteur et du surcoût sans générer de valeur ajoutée. Nous devons ainsi aller avec détermination à la chasse à la norme inutile. Il s'agit d'un travail de longue haleine.

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