ÉNERGIES RENOUVELABLES. En déplacement sur un site militaire du Vaucluse, la ministre des Armées, Florence Parly, a annoncé 5 septembre 2019 que la Grande Muette allait devenir "un acteur majeur de la transition énergétique", notamment dans le cadre de projets d'installations photovoltaïques.
La Grande Muette ne restera pas silencieuse sur les questions de transition énergétique. Lors d'un déplacement ce 5 septembre 2019 au 2e Régiment étranger de génie à Saint-Christol, dans le Vaucluse, la ministre des Armées, Florence Parly, a assuré que l'organisation militaire allait s'emparer de ces sujets : "C'est parce que nous avons l'empreinte environnementale la plus importante de l'Etat que nous avons l'impérieux devoir d'être un acteur volontaire et engagé de la transition énergétique", a-t-elle indiqué à cette occasion, d'après des propos rapportés par l'AFP. Premier propriétaire foncier de l'Etat, avec quelque 274.000 hectares gérés en métropole ainsi qu'en Outre-Mer, l'armée représente aussi la moitié de la consommation énergétique de la puissance publique : les dépenses énergétiques de ce ministère, toutes sources confondues, sont de 840 millions d'euros chaque année, sachant que les carburants opérationnels pèsent actuellement les trois quarts de sa consommation.
C'est pourquoi l'armée a pris l'engagement de mettre à disposition 2.000 hectares de ses terrains afin d'y développer des projets de production d'électricité d'origine photovoltaïque et ce, d'ici la fin 2022. Une décision qui s'inscrit dans le cadre du plan interministériel baptisé "Place au soleil", et qui ambitionne de mobiliser à l'échelle nationale tous les acteurs du photovoltaïque et du solaire thermique pour accroître la part de ces énergies. Le site militaire de Saint-Christol, pour sa part, a déjà prévu de louer 5,5 hectares à un opérateur pour y installer une ferme photovoltaïque d'ici décembre 2019.
Depuis 2010, le 2ème REG a réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 90% et ses consommations d'énergie de 45%, en exploitant l'énergie solaire thermique et la biomasse. C'est un exemple à suivre pour nos Armées. 2/7 pic.twitter.com/EQoWXcF4Pg
- Florence Parly (@florence_parly) September 5, 2019
Les "évènements naturels" sont aussi des "évènements stratégiques"
Plus largement, Florence Parly a décliné les quatre axes de sa politique en matière de développement durable : prévenir les risques environnementaux ; maîtriser l'énergie et l'empreinte carbone ; développer les énergies renouvelables ; et préserver la biodiversité. Nonobstant la question du foncier, le ministère des Armées doit "prendre en compte la problématique des nouvelles énergies", a-t-elle précisé, en évoquant notamment "des solutions de carburant alternatif" ou encore "l'hybridation électrique de certains matériels terrestres". Dans cette optique, une "Task force énergie" sera constituée au sein des structures ministérielles dans les prochains jours. "Tout l'enjeu sera de trouver le bon équilibre entre les contraintes opérationnelles et notre ambition environnementale. Lorsque la planète se sera essoufflée, ce sont les armées qui seront en première ligne", a insisté Florence Parly. "Les sécheresses, les crues et la montée des eaux, l'érosion des coraux ne sont pas que des évènements naturels (...), ce sont aussi des évènements stratégiques. Ils redessinent les cartes. Ils créent de nouvelles tensions. Ils déplacent des populations, créent de nouvelles failles, de nouveaux conflits."
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Car lorsque la planète se sera essoufflée, les Armées seront en première ligne. Le dérèglement climatique redessine nos carte, crée de nouvelles tensions et amplifie les menaces traditionnelles. Il y a urgence à agir. 4/7 pic.twitter.com/HLXRfGRmsL
- Florence Parly (@florence_parly) September 5, 2019