RÉACTION. Après la reculade du gouvernement sur l'abaissement du seuil d'exemption de TVA, la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises de bâtiment (Capeb) réagit auprès de Batiactu. La Fédération des auto-entrepreneurs, de son côté, constate "qu'aucun engagement à revenir sur cette mesure absurde" n'a été pris.
Les organisations professionnelles représentant le secteur du bâtiment se réjouissaient de voir le gouvernement abaisser à 25.000 euros, dans le Budget 2025, le seuil d'exemption de TVA, concernant les microentrepreneurs. Mais, au vu de la colère exprimée par ces derniers, le ministre de l'Économie a annoncé faire machine arrière, évoquant plutôt la mise en place d'une série de "concertations" menées par la ministre déléguée chargée des PME, Véronique Louwagie. Le gouvernement garde, toutefois, en ligne de mire, de mettre en œuvre cette mesure, plus ou moins amendée, dans le "cours de l'année 2025".
"La microentreprise est un statut qui fragilise les entrepreneurs"
"Nous accueillons favorablement la volonté du gouvernement d'ouvrir des concertations", réagit la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises de bâtiment (Capeb), contactée par Batiactu. "Nous y porterons des propositions structurantes car il y a un important enjeu dans la filière bâtiment." L'organisation n'en démord pas depuis la création de ce dispositif, en 2009, sous le nom d'auto-entrepreneur : "Dans notre secteur, la microentreprise est un statut qui fragilise les entrepreneurs, leur protection sociale, leur retraite et participe à recréer un système de 'tâcherons' qui n'est évidemment pas souhaitable."
La Capeb attend appelle ainsi à "plus d'équité entre les entreprises et d'une concurrence plus loyale entre elles". "Le statut de microentreprise devait être temporaire en activité principale, un tremplin vers la constitution d'une entreprise pérenne, ainsi que l'objectif initial de la création de ce statut le prévoyait."
"Nous ne lâcherons rien !"
La Fédération nationale des auto-entrepreneurs (FNAE), de son côté, réaffirme ce 7 février 2025 son opposition totale à cette réforme. "La FNAE ne veut pas discuter des détails d'une mauvaise réforme. Nous exigeons son retrait", peut-on ainsi lire sur le site officiel de l'organisation. "Le ministère a pris en compte notre colère et annonce une concertation de deux semaines mais toujours aucun engagement à revenir sur cette mesure absurde. La mobilisation continue, et nous ne lâcherons rien !"