En voiture pour un voyage à travers plus d’un siècle d’architecture ! A l’occasion des journées du patrimoine qui auront lieu ce week-end, la RATP organise des visites guidées à travers son patrimoine visible mais aussi caché. L’occasion pour les visiteurs d’entamer un voyage dans le temps et les époques, de l’art déco aux lignes automatisées. Visite.

«Le rames défilent, le patrimoine reste» : c’est ainsi que la Régie autonome des transports parisiens (RATP) introduit sa participation aux journées du patrimoine, pour la quatrième année consécutive. Les 20 et 21 septembre, le métro offre des visites guidées à travers son architecture et son patrimoine. C’est l’occasion de revoir des quais arpentés chaque jour avec un œil de visiteur et non d’usager, mais aussi de découvrir les stations fantômes et autres trésors cachés de ce métro qui fête cette année ses 118 ans.

En y regardant de plus près, on s’aperçoit que chacune des quelque 300 stations du métro parisien est unique ! Certaines sont même chargées d’histoire… telle la station Pasteur, qui au début du siècle dernier offrait deux entrées différentes… à quelques mètres d’écart ! Deux lignes exploitées par deux compagnies différentes passaient en effet par cette station. A l’arrêt Victor Hugo, on découvre une deuxième station, laissée à l’abandon car construite trop en courbe pour pouvoir être exploitée : il y avait à certains endroits des écarts de plusieurs dizaines de centimètres entre les voitures et le quai ! L’ancienne station est donc visible depuis le métro, à l’intérieur du tunnel, et la nouvelle accueille les voyageurs quelques mètres plus loin.

Un capital culturel
En plus des anecdotes sur l’histoire du métro et de ses stations fantômes, dont certaines servent d’ailleurs régulièrement à des tournages de films, la visite du patrimoine du métro passe aussi par un voyage à travers plus de cent ans d’architecture. «A la RATP, l’histoire nourrit le futur», explique Yo Kaminagai, responsable de l’unité design et projets culturels. «Le patrimoine est un capital culturel issu des créations du passé, un élément partagé par toutes les générations et dont on peut se servir. Au sein du réseau, chaque création doit s’insérer dans un cadre qui transmet l’histoire et a l’ambition de nourrir le patrimoine de demain». On redécouvre ainsi les entrées du métro en style Art déco, conçues par Hector Guimard, qui furent à l’époque aussi controversées que le kiosque des Noctambules créé cent ans plus tard par Jean-Michel Othoniel pour décorer la sortie du métro Palais royal, faisant face à une entrée du musée du Louvre. On y apprend aussi pourquoi le métro parisien reste tellement attaché à ses carreaux blancs, malgré les tentatives plus colorées lancées dans les années 70.

Dans certaines stations, on trouve aussi des cadeaux offerts par de grandes métropoles comme Mexico, Chicago ou Montréal, en échange de répliques des entrées de métro imaginées par Hector Guimard : car le métro, c’est aussi un grand musée ! Comme le rappelle Yo Kaminagai, «un ouvrage de cette taille installé dans la ville, c’est assez incroyable au niveau urbanistique !»

Découvrez les dessous du métro parisien en images

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