Alors que la reprise semble doucement s'amorcer dans le secteur du Bâtiment et des Travaux Publics, une mutation des métiers et des exigences des entreprises qui recrutent s'est également opérée. Une étude du cabinet Hays et du site Cadremploi dévoile les grandes tendances en matière d'emplois et de salaires. Détails.

La crise est passée, mais la prudence demeure. C'est la leçon tirée par les entreprises du secteur du bâtiment, en matière de recrutement et de rémunération. En effet, les pratiques d'embauche ont changé et les politiques salariales sont revues à la baisse. En préambule de son analyse, le cabinet Hays, associé à cadremploi, distingue 5 secteurs au sein du BTP : entreprise générale du bâtiment ; entreprise de travaux publics, second œuvre ; maîtrise d'œuvre ; génie civil.

 

Concernant les entreprises générales du bâtiment, la reprise devrait être plus prononcée encore qu'en 2010, note d'emblée l'étude. Fortement impacté par la crise, ce segment dispose désormais d'une visibilité plus claire et précise sur 1 an, voire 18 mois, notamment grâce aux carnets de commande bien remplis. Ce qui n'est pas le cas des sociétés de Travaux Publics, qui restent dans une situation plus délicate, avec une visibilité à moyen et long terme moins évidente. Dans le second œuvre, secteur comprenant essentiellement des PME, Hays indique que leur fonctionnement n'a pas connu de dérèglement, même en période de crise. Les entreprises de la maîtrise d'œuvre bâtiment paraissent sortir sereinement de la crise, tandis que celles du génie civil connaissent encore et toujours une pénurie de candidats qualifiés et adaptés.

 

Salaire
Salaire
La pénurie n'est plus synonyme de salaires élevés
Si la crise avait stoppé les recrutements, 2011 voit la création de postes relancée. Non sans changement dans les pratiques. En effet, note l'étude, le niveau d'exigence des clients a considérablement augmenté, ce qui implique que les seules compétences du candidat ne sont désormais plus le seul critère de choix. Etre en phase avec son environnement, les valeurs et la culture de l'entreprise arrivent aujourd'hui devant les compétences. Le candidat devra également faire preuve d'ambition, se montrer flexible au fonctionnement de l'entreprise, et aussi subir une batterie de tests de personnalité et de compétences plus poussée. Côté rémunération, la ligne de conduite actuelle tend à une baisse générale, et ce même si la situation est toujours pénurique en termes de candidats, précise l'étude. Payer à la juste valeur est dorénavant le credo des recruteurs. Car, constate l'étude, des abus ont été révélés au sortir de la crise, et un dérèglement du marché s'était opéré. Les prix sont désormais plus raisonnables, favorisant ainsi la réouverture de certains postes auparavant fermés.

 

Enfin, si le BTP recrute, certains postes demeurent plus prisés que d'autres. Ainsi, les conducteurs de travaux et les ingénieurs études de prix ont les faveurs des entreprises générales du bâtiment, tandis que ces mêmes métiers en plus de celui de chef de chantier sont également recherchés par les sociétés de travaux publics. Le second œuvre cible davantage les conducteurs de travaux en ravalement, alors que la maîtrise d'œuvre manque d'économistes de la construction et d'ingénieurs structures. Enfin, avec la hausse de l'activité des transports, le secteur du génie civil est en attente d'ingénieurs ferroviaires avec 5 ans d'expérience.

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