La lente reprise qui s'amorce pour 2011 devrait profiter aux grandes structures. C'est une des conclusions de la dernière étude de l'ONTSBTP. En outre, des disparités entre corps de métier apparaîtront, sachant que ce sont les métiers les plus impactés par la crise qui enregistreront des hausses significatives. Détails.
Les conclusions de l'Observatoire national des travaux et services liés au BTP (ONTSBTP) indiquent une année 2010 en demi-teinte, et une lente reprise en fin d'année qui devrait se poursuivre en 2011. En effet, le deuxième semestre connaît une « stabilisation de son activité » malgré des indicateurs mal orientés : emplois en négatif ; carnets de commandes encore inférieurs à la normale ; capacités de production sous-utilisées ; niveaux de prix toujours très bas. Pour rappel, ce sont les mêmes inquiétudes dont a fait part Didier Ridoret, Président de la Fédération du Bâtiment ce mercredi (lire article).
Par métiers, la situation est aussi disparate. Ainsi, sur 2010, la situation pour les métiers du gros œuvre s'améliore. « En réalité, il faudrait certainement mieux parler de décélération de la décroissance plutôt que de réelle amélioration conjoncturelle », indique l'étude. Au final, ce corps d'état devrait enregistrer une croissance négative moindre, de l'ordre de -0.3% par rapport à 2009, grâce notamment à une bonne reprise de l'activité sur la fin de l'année. Du côté des métiers du clos et couverts, ils sont également en décroissance sur 2009, à cause d'un marché du résidentiel neuf toujours mis à mal par la rupture des mises en chantier et des secteurs non-résidentiels qui chutent durant cette année. En 2010, la croissance sera « tout juste positive à +1% », un résultat décevant compte tenu des effets d'annonce du Grenelle de l'environnement. Enfin, le second-œuvre technique (installation électrique et génie climatique) a connu une conjoncture en décalage complet avec le reste de la profession du bâtiment, explique l'ONTSBTP : ces métiers se situant en aval de la chaîne de valeurs du bâtiment, le décalage a atteint jusqu'à 18 mois entre la mise en chantier et l'intervention de ces métiers. Avec un carnet de commandes moyen d'environ 6 mois, les entrepreneurs de ces branches, toutes tailles confondues, ont été peu affectés par la crise sur les 24 derniers mois.
Des améliorations sensibles
« 2011 devrait poursuivre la tendance constatée à fin 2010, avec un rythme de reprise relativement lent, profitant essentiellement aux grandes structures », annonce l'ONTSBTP. « Le résidentiel neuf et surtout la construction de maisons individuelles, principalement à l'origine du retour de croissance, devrait encore bénéficier des effets du plan de relance et des taux d'intérêts des crédits immobiliers qui demeurent historiquement bas ». Concernant le logement collectif, l'Observatoire estime qu'il devrait suivre cette tendance au cours du 1e semestre 2011. Cependant, la construction hors logement restera « déprimée ». « Le marché devrait retrouver un élan positif fin 2011 voire début 2012 ».
Cette étude a été réalisée à partir d'entretiens téléphoniques avec des professionnels du bâtiment, référencés dans une base de données unique de plus de 450.000 entreprises du secteur.