"La méthodologie employée est celle d'un outil de calcul déterminant le classement des menuiseries dans les deux catégories, selon leur impact sur la consommation d'un bâtiment", explique Jacky Benoist. La méthode "e2mf", validée par l'Ecole des Mines de Paris, est basée sur des calculs thermiques dynamiques sur un bâtiment de référence qui sont réalisés avec le logiciel TRNSYS17, utilisé par les bureaux d'études français. Elle prend en compte les données du bâtiment de référence et les caractéristiques de la menuiserie extérieure. Afin d'obtenir des classes comparables dans toutes les zones climatiques, le bilan énergétique annuel servant à la définition des classes indique le pourcentage d'économies d'énergie induites par le remplacement de menuiseries extérieures standard par celles du modèle évalué. "Sur la base de cette méthodologie commune, tous les fabricants de menuiseries extérieures peuvent dont établir simplement les performances énergétiques de leurs gammes destinées au marché français", poursuit le président de l'UFME. En introduisant deux paramètres (Uw et Sw) dans la matrice, les industriels obtiendront instantanément les résultats. L'étiquette permettra alors de comparer les performances des gammes entre elles, mais pas de chiffrer l'économie qui sera effectivement réalisée par les consommateurs.
Un choix éclairé
En zone Z1 et Z2 par exemple, les particuliers seront plutôt incités à privilégier un Sw (facteur solaire) élevé pour bénéficier d'un maximum d'apport solaire gratuit et améliorer le bilan énergétique annuel (efficience énergétique). En zone Z3 en revanche, il sera conseillé de privilégier un Sw peu élevé, pour conserver un bon confort d'été. L'intérêt de l'étiquette, pour les clients finaux, sera donc de pouvoir faire un choix éclairé, adapté au climat de leur région. Quant aux fabricants, elle sera pour eux le moyen de mettre en avant les performances de leurs produits. L'objectif est de généraliser cet étiquetage à 2 millions de fenêtres commercialisées d'ici à la fin de l'année 2013. "Et ainsi limiter la diffusion d'étiquettes diverses et variées en imposant rapidement cette méthodologie et en la faisant reconnaître par les autorités. Nous espérons promouvoir ainsi un standard français dans un contexte réglementaire européen", conclut Jacky Benoist. La note moyenne "C" des menuiseries laisse une marge de progression pour les produits vers des notes plus élevées.
Un point noir : la pose
Philippe Pelletier, du Plan Bâtiment Durable, salue l'initiative : "Le parcours de la rénovation énergétique passe par plusieurs gestes, dont l'intervention sur le bâti ou le changement des usages. Mais cette rénovation, contrairement à la construction qui est l'œuvre de professionnels, peut être faite par des non-professionnels. L'accompagnement des ménages est donc primordial. Ils ont besoin d'être guidés dans leurs choix et cet étiquetage est donc intéressant, devenant un élément de pédagogie certain". Si le visuel commun des performances énergétiques des menuiseries apparaît comme un indéniable progrès, reste posée la question de leur mise en œuvre. La certification "Pose" aurait encore du mal à se faire connaître, reconnaît l'UFME. "Les fenêtres françaises sont d'excellente qualité mais le point noir, c'est la pose", ajoute Philippe Macquart qui estime qu'environ 115 professionnels sont déjà poseurs certifiés et qu'ils seront le double d'ici à la fin de l'année.