Afin de relancer la filière de l'énergie solaire, l'association Enerplan propose trois mesures d'urgence à Nicole Bricq, la nouvelle ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie. Revue de détail.
Enerplan, une association professionnelle de l'énergie solaire qui regroupe 200 PME et PMI (industriels, ensembliers, bureaux d'études, installateurs, architectes), demande au nouveau gouvernement de mettre en œuvre - au plus vite - des actions concrètes afin de sauvegarder l'emploi du secteur, de relancer la filière et d'en faire un levier de croissance. Thierry Mueth, président de l'association, déclare : « Les professionnels de l'électricité solaire sont victimes d'une instabilité réglementaire et tarifaire permanente depuis fin 2010. Ils souhaitent désormais travailler activement pour développer cette énergie verte, porteuse d'avenir ». L'association souligne que l'instabilité aurait conduit à la suppression de plus de 15.000 des 25.000 emplois créés dans la filière. Aussi souhaite-t-elle un cadre stable et prévisible lors du nouveau mandat présidentiel.
« Les propositions d'Enerplan visent à aider le secteur à franchir l'étape de compétitivité, afin qu'en retour, le développement de l'énergie solaire améliore l'indépendance énergétique de la France et favorise la création de 100.000 emplois », explique Thierry Mueth, par ailleurs Pdg de Coruscant. L'association réclame donc en premier lieu la stabilisation des tarifs d'achat au niveau du premier trimestre de l'année (pour les projets jusqu'à 100 kWc), afin de maintenir la rentabilité économique de type obligataire. Les tarifs dont le gel est demandé s'échelonnent de 21 à 39 centimes d'euro du kWh, selon la taille des centrales, mais ils pourraient ensuite être baissés de 10 % dès 2013 afin d'avancer vers la parité réseau (le moment où l'électricité solaire deviendra compétitive face au coût de celle délivrée par EDF).
Trois mesures à court-terme et trois mesures à moyen-terme
Enerplan demande ensuite l'extension du tarif d'achat 2012 jusqu'à 250 kWc, ceci afin de relancer le marché. Cela permettrait, selon l'association, de favoriser la solarisation de bâtiments publics et privés de taille moyenne, avec des installations de 800 à 2.000 m², redynamisant ainsi le secteur pour les PME et PMI. Une mesure qui devrait permettre de « stopper l'hémorragie d'emplois qualifiés ». Enfin, les professionnels du secteur solaire sollicitent une campagne de communication positive sur les atouts de l'énergie photovoltaïque et thermique, avec le soutien des pouvoirs publics. L'association souhaite relancer l'intérêt des français et redonner confiance dans cet investissement aux particuliers et petites entreprises.
Outre ces trois mesures d'urgence, Enerplan formule trois autres propositions de moyen-terme qui visent à élaborer un cadre stable pour la filière. Tout d'abord l'élaboration d'un système tarifaire raisonnable dans chaque tranche de taille, afin de tendre vers la parité réseau à la fin du quinquennat, grâce à la baisse régulière des coûts des installations. La filière solaire thermique serait également concernée par cet accompagnement. Les professionnels demandent ensuite la favorisation de l'autoconsommation, une solution qui permet de produire au plus près et en fonction des besoins des utilisateurs, limitant les sollicitations sur le réseau électrique. Cette mesure limiterait l'investissement et réduirait la charge sur la CSPE grâce à la mise en place d'un bonus d'autoconsommation. Enfin, Enerplan préconise la régionalisation du tarif d'achat afin de ne pas concentrer le marché dans la partie sud du pays, ni générer d'effets d'aubaine en fonction des conditions climatiques.
Objectif de la programmation pluriannuelle : 5,4 GW en 2020 ;
Objectif proposé par les états généraux du photovoltaïque : 20 GW en 2020 ;
Objectif pour la production de chaleur solaire : 7 millions de logements équipés en 2020 ;
Objectif en termes d'emploi : 100.000 à 130.000 emplois dont 20.000 dans l'industrie.