Batiactu : Dans le cas où les mesures passives ne seraient pas suffisantes, quelles sont les autres solutions ?
H.L. : Les mesures passives ne sont pas adaptées à toutes les configurations et leur efficacité est limitée. Il faut souvent recourir aux solutions actives, qui consomment de l'énergie et requièrent une maintenance. Il s'agira d'abord d'éviter que des vapeurs ne pénètrent dans un bâtiment en les aspirant. Cette extraction est efficace si le dimensionnement a été correctement effectué pour agir sur toute la surface du bâti en contact avec le sol. Les pertes de charge sont donc à prendre en compte, tout comme l'étanchéité des fondations. Une étude préalable et des tests sur le terrain sont nécessaires afin de bien dimensionner l'installation.
Différentes solutions techniques existent, comme la pose d'une géo-membrane épaisse, en PEHD (polyéthylène haute densité), ou PVC, sous laquelle on procède à l'aspiration et peuvent donner de bons résultats dans les bâtiments disposant d'un vide sanitaire. De même, dans le cas d'une pièce présentant un sol en terre battue, la création d'une dalle en béton sur une couche de gravier (qui jouera un rôle de drain homogène) et la mise en place d'un tuyau d'aspiration dans la couche de graviers, constitue une autre solution. Dans des sous-sols enterrés, aux murs poreux, il peut également être envisagé de monter une double cloison et d'aspirer l'espace ainsi aménagé. Ces techniques ont toutes pour objectif de créer une dépression suffisante, mais pas trop importante, de façon à capter les polluants volatils remontant naturellement vers le bâtiment, sans pour autant attirer les polluants. Différents éléments sont aussi à prendre en compte comme les contrôles de la dépression créée sous le bâtiment pour vérifier le bon fonctionnement de l'installation ou le rejet des polluants aspirés en toiture avec, selon la concentration des polluants, l'installation d'une unité de traitement (par exemple : filtration par charbon actif). Les méthodes les plus simples et les plus sûres sont à privilégier. L'idée est toujours d'empêcher en priorité l'entrée des polluants dans le bâtiment et, si cela n'est pas possible, d'améliorer la ventilation, afin d'abaisser la concentration et demeurer ainsi sous les seuils ou objectifs de qualité de l'air.
Dans tous les cas, l'efficacité des travaux doit être vérifiée par des mesures réalisées avant et après travaux, et leur pérennité vérifiée par des campagnes de contrôle ultérieures. Il sera aussi nécessaire, pour les mesures constructives, d'assurer leur maintenance et leur fonctionnement.
H.L. : Les mesures passives ne sont pas adaptées à toutes les configurations et leur efficacité est limitée. Il faut souvent recourir aux solutions actives, qui consomment de l'énergie et requièrent une maintenance. Il s'agira d'abord d'éviter que des vapeurs ne pénètrent dans un bâtiment en les aspirant. Cette extraction est efficace si le dimensionnement a été correctement effectué pour agir sur toute la surface du bâti en contact avec le sol. Les pertes de charge sont donc à prendre en compte, tout comme l'étanchéité des fondations. Une étude préalable et des tests sur le terrain sont nécessaires afin de bien dimensionner l'installation.
Différentes solutions techniques existent, comme la pose d'une géo-membrane épaisse, en PEHD (polyéthylène haute densité), ou PVC, sous laquelle on procède à l'aspiration et peuvent donner de bons résultats dans les bâtiments disposant d'un vide sanitaire. De même, dans le cas d'une pièce présentant un sol en terre battue, la création d'une dalle en béton sur une couche de gravier (qui jouera un rôle de drain homogène) et la mise en place d'un tuyau d'aspiration dans la couche de graviers, constitue une autre solution. Dans des sous-sols enterrés, aux murs poreux, il peut également être envisagé de monter une double cloison et d'aspirer l'espace ainsi aménagé. Ces techniques ont toutes pour objectif de créer une dépression suffisante, mais pas trop importante, de façon à capter les polluants volatils remontant naturellement vers le bâtiment, sans pour autant attirer les polluants. Différents éléments sont aussi à prendre en compte comme les contrôles de la dépression créée sous le bâtiment pour vérifier le bon fonctionnement de l'installation ou le rejet des polluants aspirés en toiture avec, selon la concentration des polluants, l'installation d'une unité de traitement (par exemple : filtration par charbon actif). Les méthodes les plus simples et les plus sûres sont à privilégier. L'idée est toujours d'empêcher en priorité l'entrée des polluants dans le bâtiment et, si cela n'est pas possible, d'améliorer la ventilation, afin d'abaisser la concentration et demeurer ainsi sous les seuils ou objectifs de qualité de l'air.
Dans tous les cas, l'efficacité des travaux doit être vérifiée par des mesures réalisées avant et après travaux, et leur pérennité vérifiée par des campagnes de contrôle ultérieures. Il sera aussi nécessaire, pour les mesures constructives, d'assurer leur maintenance et leur fonctionnement.
Batiactu : Qu'en est-il de la problématique de corrosion des bétons d'un bâtiment ?
Fabien Lion : Il existe différents cas de figure. On peut assister à une hydrolyse du liant, à une corrosion chimique - c'est-à-dire une réaction entre le calcium de la chaux et les ions de solutions agressives - ou à une réaction d'expansion lors de la cristallisation de sels. Les sulfates présents dans des sols argileux peuvent réagir avec des molécules du ciment. Il en résulte un gonflement et l'éclatement du béton, provoquant une entrée d'eau accompagnée des substances agressives qui conduisent à l'hydrolyse du liant. Dans le cas des effluents et des eaux de process, l'acidité liée au sulfure d'hydrogène attaque le béton et le dégrade. Le CO2 a également une action dite de "carbonatation" : la chaux du béton réagit et modifie le liant. Ces phénomènes sont rencontrés de manière ponctuelle et nous avons encore peu de recul pour mettre en œuvre des solutions.
Batiactu : Quels sont les intervenants d'opérations de dépollution de sites construits ?
Hubert Leprond : Les études de sols pollués doivent être réalisées par des professionnels certifiés LNE "Service Sites et Sols Pollués" (SSP), adossé à la norme NF X 31-620. Pour les questions d'ingénierie ayant trait aux mesures constructives, il faut aussi se tourner vers des spécialistes du bâti, les bureaux d'études en ventilation, en climatisation ou les thermiciens, par exemple. La mise en place de membranes (PEHD, PVC) et leurs soudures doit être assurée par des entreprises spécialisées (certification ASQUAL). Dans tous les cas, il faudra adopter une approche multidisciplinaire et itérative.