Selon la dernière enquête du Plan Bâtiment Grenelle, les Français se sentent de plus en plus concernés par l'efficacité énergétique de leur logement. Toutefois, des freins persistent toujours dont celui du prix mais également l'assurance du retour sur investissement. Découvrez les résultats de l'étude en détail.
L'efficacité énergétique : si le sujet semble davantage intéresser les Français d'une année sur l'autre, notamment en raison de factures d'électricité de plus en plus élevées, le passage à l'acte reste un problème à surmonter.
Un constat réalisé à chaque étude sur le sujet que vient une nouvelle fois confirmer la dernière enquête du Plan Bâtiment Grenelle.
Ainsi, 93% des Français se disent concernés par le niveau de consommation d'énergie d'un logement, notamment les propriétaires. Cette préoccupation se traduit, entre autres, dans leur comportement. Par exemple, la douche est privilégiée au bain, les personnes pensent à éteindre l'éclairage des pièces inoccupées, ou encore elles utilisent des ampoules basse consommation. «Ce sont les gestes les plus simples à faire qui sont les plus pratiqués», indique l'étude.
Une implication que l'on retrouve aussi à travers la connaissance des dépenses énergétiques puisque 66% des ménages disent savoir les montants de leur dépense d'énergie liée au logement. Toutefois, des disparités apparaissent selon le type d'habitations : ceux qui vivent dans un appartement ont une meilleure idée de leur consommation que ceux vivent en maison. A cela, s'ajoute le manque de lisibilité des factures. Selon l'enquête, il est «très difficile pour les ménages de connaître la part de la consommation énergétique et la part des coûts d'abonnement».
Des freins qui ont du mal à évoluer
Conscients des bienfaits écologiques et économiques de la réduction de la consommation d'énergie, reste la problématique irrésolue du passage à l'acte. Premier frein : le coût. 60% des ménages ont classé les financements comme première raison de blocage dans leur démarche. En deuxième position, on trouve le manque de garanties par rapport au retour sur investissement (33% des ménages). Et logiquement, ce qui permettrait de débloquer la situation serait les incitations financières pour 63% des personnes interrogées et pour 37% les garanties de performance. De plus, «la valorisation du bien immobilier commence à être citée, mais n'apparaît pas aujourd'hui comme un élément déclencheur. Ceci est bien sûr encore plus sensible en zone tendue», note l'enquête. Et d'ajouter : «Il semble que les organismes bancaires ne prennent pas suffisamment en compte les économies d'énergie dans les critères de financement d'un projet immobilier. Le système des prêts bancaires français est basé sur les revenus du ménage et sa capacité de remboursement et non sur la garantie donnée par la valeur du bien».
Des perspectives peu optimistes
Quant aux perspectives, à savoir si les ménages comptent faire des travaux d'économies d'énergie dans les années à venir, l'enquête annonce : «Seulement 25% des ménages ayant répondu pensent réaliser des travaux d'économies d'énergie dans leur logement dans un délai de 2 ans. Ce chiffre est sans doute à rapprocher des 54% qui ont déjà réalisé des travaux d'économies d'énergie», précise l'enquête. Et d'observer : «Cependant, on ne peut que s'interroger sur les 62% qui déclarent ne pas penser réaliser des travaux d'économies dans les 5 ans ou plus tard». D'autant plus que 51% des propriétaires déclarent ne pas envisager de travaux. Reste à savoir quelles politiques seront engagées en matière de performances et de rénovations énergétiques après les présidentielles. Des réponses qui demeurent liées au sort du marché de la rénovation.
* Le groupe de travail du Plan Bâtiment du Grenelle a élaboré une enquête. Elle a été administrée auprès de 358 ménages entre avril et juin 2011.