CONTRATS. Le Cnoa a mis fin à son expérimentation consistant à offrir le service de désignation d'un médiateur adossé à l'Ordre. Pour les contrats passés à compter du 2 mai 2021, les architectes sont tenus de désigner eux-mêmes un médiateur. L'Unsfa va prendre le relais pour ce qui concerne ses adhérents.
Depuis le 1er janvier 2016, tout client consommateur a le droit de recourir gratuitement à un médiateur de la consommation en vue de la résolution d'un litige qui l'oppose à un professionnel. Ce qui signifie que "tous les architectes qui contractent avec un consommateur doivent désigner un médiateur de la consommation dans leur contrat", rappelle l'Ordre sur son site internet.
Tout manquement à ces obligations d'information est passible d'une amende administrative allant jusqu'à 3.000 euros pour une personne physique et 15.000 euros pour une personne morale, rappelle l'Unsfa. Contacté par Batiactu, le principal syndicat d'architectes précise que nombre d'architectes ont omis de mentionner un médiateur, "alors que la répression des fraudes met des amendes".
La fin d'une expérimentation de trois ans
Pour aider les architectes à répondre à cette nouvelle obligation et permettre au consommateur d'avoir facilement accès à un médiateur de la consommation, le Conseil national avait décidé, en octobre 2017, d'expérimenter, pour une période de trois ans, un service de médiation de la consommation propre à la profession et adossé à l'Ordre. Vincent Borie, médiateur et architecte, a été désigné par le Cnoa pour remplir cette mission auprès des clients particuliers.
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A l'issue cette première période triennale, le Conseil national a "constaté que malgré tout l'intérêt que présente ce dispositif pour les clients consommateurs, il reste peu adapté au secteur de l'architecture". Les raisons tiennent notamment "à la nature des litiges ainsi qu'aux responsabilités particulières supportées par les architectes". En effet, la résolution dela plupart des litiges relève du champ assurantiel qui nécessite, avant même d'envisager un règlement amiable, une expertise préalable de l'assureur.
Avenant obligatoire
C'est la raison pour laquelle le Conseil national de l'Ordre des architectes n'a pas reconduit le dispositif de la médiation de la consommation adossé à l'Ordre qui prend fin le 2 mai 2021. Pour les contrats signés avant le 2 mai 2021 en cours d'exécution, le Cnoa invite les professionnels à "vérifier dans le contrat qui vous lie à votre client consommateur quel est le médiateur qui a été mentionné". S'il s'agit du médiateur de l'Ordre, les architectes doivent choisir un nouveau médiateur et acter ce changement par un avenant. En revanche, pour les médiations de la consommation en cours, le médiateur de la consommation de l'Ordre des architectes demeure compétent.
L'Unsfa va proposer ce service à ses adhérents
Suite à l'annonce "soudaine" de la fin du dispositif, l'Unsfa a décidé, "dans l'urgence", de prendre le relais du service assuré de manière expérimentale par l'Ordre pendant trois ans, et de proposer à ses adhérents, de s'en référer, gratuitement, au médiateur avec lequel le syndicat vient de conclure une convention-cadre triennale, en attente de validation par le ministère de l'Economie.
Cette convention "prévoit des tarifs de médiation forfaitaires, en fonction du choix ou non, de la présence physique des parties, au meilleur rapport qualité/prix. A la différence donc des barèmes en fonction du montant réclamé par le consommateur et de la complexité du litige que d'autres médiateurs agréés peuvent proposer, au coût aléatoire". Les adhérents de l'Unsfa n'auront aucun frais d'adhésion auprès de ce nouveau médiateur à régler, ils sont désormais inclus dans les services offerts dans le cadre de la cotisation à l'Unsfa.
Pour les contrats signés avec des particuliers à partir du 2 mai, et dans l'attente de la validation par le ministère, qui devrait intervenir "dès la fin du mois de mai", les architectes adhérents à l'Unsfa peuvent utiliser la mention suivante : "Nom du médiateur en attente de la validation de la convention cadre Unsfa".
Comment fonctionne le médiateur de la consommation ?
L'architecte a l'obligation de choisir une structure de médiation agréée, et de signer avec elle une convention préalable. Cela signifie qu'un architecte ne peut pas, de sa seule initiative, désigner un médiateur dans le contrat s'il ne l'a pas contacté préalablement et conclu une convention avec lui. Les architectes sont invités à conclure une convention avec une structure ayant connaissance de l'environnement professionnel de l'architecture, de la maîtrise d'œuvre et de la construction. Les structures de médiation de la consommation agréées sont référencées sur le site du ministère de l'Economie dans la rubrique "Associations ou sociétés de médiateurs".
Le Cnoa rappelle que le coût de chaque médiation accepté par l'architecte est à ses frais. "Il est donc important quand vous choisissez un médiateur de la consommation de vérifier non seulement les frais éventuels d'abonnement (frais de gestion administrative des dossiers, module de saisine du médiateur), mais aussi les tarifs des médiations généralement présentés sous forme de barème en fonction du montant réclamé par le consommateur, de la complexité du litige, et de la nécessaire présence des parties (présentiel ou distanciel)", explique l'Ordre. Les contrats types de l'Ordre sont désormais à jour.