UN PROJET/UNE PARTICULARITE. À Bondy, en Seine-Saint-Denis, RANDJA - Farid Azib Architects a imaginé pour l'école maternelle Mainguy, une "sorte de cabane dans les arbres", c'est-à-dire une structure surélevée associant bois et métal. Elle enjambe ainsi la cour de récréation et une partie des bâtiments existants. Découverte de ce perchoir.
Une immense coupole de rondins de bois surprend au milieu de deux bâtiments de l'école maternelle Mainguy, un quartier pavillonnaire de Bondy (Seine-Saint-Denis). Après 15 mois de travaux, l'établissement scolaire, constitué de trois bâtiments anciens, situés au 30, rue Paul-Vaillant-Couturier, et sortis de terre à la fin du XIX siècle, a fait l'objet d'une importante opération de restructuration et extension pilotée par RANDJA - Farid Azib Architects.
"Comme des enfants, nous avons voulu avant tout créer une sorte de cabane dans les arbres, nous explique l'architecte Farid Azib, qui a entièrement imaginé la nouvelle petite école. Un arbre, des enfants, et bien sûr la cabane, de préférence dans les arbres, telle fut l'idée première du projet."
Vers cette idée de surélévation en perchoir
Le programme, tel qu'il a été formulé a aidé les architectes à convaincre la maîtrise d'ouvrage d'aller vers cette idée de surélévation en perchoir. "L'intervention a consisté en une surélévation en perchoir pour faire monter les enfants dans les arbres, rappelle l'architecte Farid Azib. Elle formalise alors une cabane haut perchée, moyen habile de s'affranchir de l'assiette foncière limitée." D'autant que le Plan local d'urbanisme (PLU) était très restrictif.Découvrez dès la page 2, la suite de l'article et le diaporama.
Les élèves montent alors autour de l'arbre existant par un escalier monumental
Construire davantage au sol était de toute façon exclu, la cour étant déjà exiguë, voire trop petite, souligne l'architecte. Depuis la livraison, mars 2015, les élèves montent alors autour de l'arbre existant par un escalier monumental. "Les classes sont ensuite distribuées par un couloir circulaire au niveau de la cîme du vieux platane", ajoute la maîtrise d'œuvre.
1.200 m² de murs à ossature bois courbe
Dans ce contexte, les porteurs du projet ont été contraints de raboter deux toitures en tuile pour pouvoir enjamber les deux parties. "Structurellement, l'extension a sa propre ossature, ne touchant pas les murs en meulière pour qu'ils ne supportent aucun effort, analyse la maîtrise d'œuvre. Et on ne voulait surtout pas apporter de la surcharge à l'existant." C'est l'entreprise Ducloux qui a été chargée de réaliser l'ensemble de la structure supérieure en bois, ce qui représente près de 1.200 m² de murs à ossature bois courbe.
Un complexe mixte métal et béton au R+1
La structure de l'intervention contemporaine a alors été astucieuse : des poteaux et des poutres en métal, un plancher en bac collaborant pour le R+1, seulement du bois, précisément du douglas pour le reste. De son côté, la toiture a été composée de bacs acier sur des poutres en bois. D'ailleurs, le nouveau bâtiment prend appui sur des poteaux métalliques et ne dépend en aucun cas de la structure existante, ajoute le concepteur.
Vers un "rocher''
A noter que deux éléments en béton servent de contreventement : les nouveaux sanitaires du rez-de-chaussée, recouverts de béton projeté, forment un "rocher" et un local de rangement en béton est recouvert d'un bardage bois à claire-voie.
La façade, entièrement crée en bois, crée un jeu de lignes
De plus, la façade, entièrement créée en bois, offre un jeu de lignes qui se superposent aux garde-corps. Sans oublier que les "ouvertures sur l'extérieur sont harmonisées dans la même teinte et les menuiseries existantes, remplacées à l'identique."
La création de quatre classes supplémentaires
Au final, l'extension, qui a créé quatre classes supplémentaires, s'est installée au-dessus de l'ensemble existant en recouvrant presque la totalité des bâtiments d'époque et la cour intérieure. "Nous y avons également inséré un préau de 270 m² au cœur du projet situé dessous afin d'apporter luminosité et chaleur, conclut l'architecte. Nous nous réjouissons que les parents apprécient que ce lieu soit bien identifiable et confortable pour leurs enfants."
Fiche technique
Le bâtiment historique est un U de plain-pied marqué aux angles
Au nord, elle fait face au groupe scolaire élémentaire et jouxte des pavillons avec jardin à l'est, à l'ouest et au sud. Le bâtiment historique est un U de plain-pied marqué aux angles par des tourelles de deux étages.
Quatre salles de classe supplémentaires, un nouvel accueil de loisirs et une salle polyvalente
L'école dispose de quatre salles de classe supplémentaires, d'un nouvel accueil de loisirs avec une salle polyvalente, d'une nouvelle bibliothèque.
Programme : restructuration et extension de l'Ecole maternelle du Mainguy à Bondy (Seine-Saint-Denis)
Maître d'ouvrage : Ville de Bondy
Maîtrise d'œuvre : Randja, Farid Azib Architects, (Montreuil-sous-Bois) ;
Bureaux d'études :
Structure : Oregon
Fluides : WOR ingénierie
Acoustique : Grandmougin conseils
Bureaux de contrôle : Qualiconsult
Coordinateurs SPS : CCRBTP
Coordination SSI : SSI consulting
Entreprises :
Gros œuvre démolition : DA SILVA
Charpente bois, façade bois : DUCLOUX
Surface totale de la parcelle : 2.427 m²
Espaces verts : 573 m²
Cour de récréation : 390 m²
Préau : 270 m²
Calendrier :
Etudes : 2012-2013
Démarrage chantier : septembre 2013
Livraison : mars 2015
Coût du projet: 2,5 millions d'euros hors taxe.