CONJONCTURE. La crise économique de 2020 a évidemment impacté les filières des matériels de BTP et de manutention, mais les conséquences varient selon les acteurs : alors que la location et la distribution d'engins de chantiers ont pâti du contexte, les machines destinées à la manutention s'en sont mieux tirées.

Les filières des matériels de BTP et de manutention ont aussi fait les frais de la crise économique du Covid, mais à des échelles diverses. Dans la foulée de quatre années de croissance, l'exercice 2020 a été marqué par un recul du chiffre d'affaires pour l'ensemble de ces acteurs, à mettre évidemment en corrélation avec la conjoncture très difficile qui a lourdement pénalisé les entreprises du bâtiment et des travaux publics.

 

 

Chute des ventes de machines neuves

 

Ainsi, les distributeurs d'engins de construction ont subi une perte d'activité de 6,5% l'année dernière, selon le bilan de la Fédération des distributeurs, loueurs et réparateurs (DLR). Si les commercialisations de machines neuves restent, à hauteur de 61%, le principal segment d'activité de la filière, elles ont malgré tout chuté de 13% en 2020. Un chiffre quasi-identique à celui de la location pratiquée par les distributeurs, en recul de 12,5%. À l'inverse, les ventes de matériels d'occasion ont bondi de 33%, pendant que celles des services et des pièces détachées progressaient de manière bien plus timide, s'octroyant respectivement +3% et +1%.

 

Un tel contexte économique a eu fort logiquement un impact sur le nombre d'entreprises actives dans la distribution d'engins de chantiers : celles-ci ont diminué de 2,6% durant la crise du Covid, pour s'établir à 954. Pour autant, les effectifs de cette filière ont augmenté de 1,5% sur l'année, particulièrement portés par les recrutements dans les ateliers (+1,1%) et surtout dans la vente (+5,9%).

 

Effondrement des investissements portés par les loueurs

 

Du côté des entreprises de location, la régression a aussi été de mise, avec une dégringolade de 12,5% du chiffre d'affaires, atteignant 4,19 milliards d'euros. Là aussi, le nombre d'entreprises s'est très légèrement replié de 0,6% à cause de la crise. La Fédération DLR comptabilisait ainsi, à la fin 2020, 27.500 professionnels de la location de matériels BTP, ce qui représentait une baisse de 4,7% par rapport à 2019, mais un niveau encore supérieur à celui qui avait été enregistré en 2018.

 

L'année dernière aura également été synonyme d'effondrement des investissements portés par les loueurs : avec -50% en comparaison à 2019, ceux-ci ne se chiffraient plus qu'à 754 millions d'euros. Et pourtant, en dépit de ces très mauvais chiffres, le parc d'engins a légèrement rajeuni, passant de 49 mois en 2019 à 47 mois en 2020. La valeur du matériel, elle, est néanmoins en baisse, passant de 8,6 milliards d'euros en 2019 à 7,6 milliards.

 

Hausse des ventes d'engins de manutention d'occasion

 

 

Enfin, les distributeurs et loueurs de machines de manutention sont les entreprises qui s'en sont le mieux sorti. Bien que l'impact de la crise sur leur activité ne doit pas non plus être ignoré, la fédération parle tout de même les concernant d'"une baisse exceptionnellement faible pour une année de crise". Les entreprises de ce secteur ont vu leur chiffre d'affaires se rétracter de 2,2% en 2020, après une augmentation de 5% en 2019. Ce sont les ventes de matériels neufs et de maintenance qui ont été les plus exposées à la tempête économique, avec respectivement -5% et -2%. Dans la mesure où ces deux segments pèsent pour 70% de l'activité globale du secteur, ils tirent inévitablement les résultats vers le bas. D'autres segments ont cependant réussi à accroître leur activité, à l'image des commercialisations d'engins d'occasion (+11%) et de la location (+4%), même si ces hausses sont insuffisantes pour compenser les pertes.

 

L'emploi a aussi un peu souffert : les effectifs ont diminué de 1,4%, plombés par les destructions de postes dans les activités de maintenance (-1%) et de vente (-2%). Les services administratifs des professionnels de la manutention ont été les seuls à créer de l'emploi (+1%), permettant au secteur d'atteindre 6.845 collaborateurs répartis dans 272 entreprises. Un chiffre là encore en recul de 2,9% par rapport à 2019, preuve qu'aucun secteur n'aura été véritablement épargné par les conséquences économiques de la pandémie de Covid.

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