L'Unicem annonce que les livraisons de béton prêt à l'emploi et de granulats ont cessé de reculer et se sont stabilisées à un niveau "historiquement faible". Faute de redémarrage dans la construction et dans la commande publique d'infrastructures, l'activité ne connaîtra pas de reprise, analysent les industriels. Détails.
Comme au mois d'avril 2015 les résultats des industries de carrières et matériaux de construction ont stoppé leur recul. L'activité des granulats s'est même légèrement redressée (+1 %) mais elle reste très basse (-7,4 % sur un an). "Sur les trois derniers mois, de mars à mai, le repli par rapport aux trois mois précédents demeure sensible (-4,5 %)", précise l'Unicem. Pour le béton prêt à l'emploi (BPE) les livraisons ont également faiblement progressé (+1 %) entre avril et mai 2015, "mais elles sont encore près de 6 % en-deçà des niveaux de mai 2014", font valoir les industriels. Là encore, sur les trois derniers mois, le repli atteint les -4,2 % en glissement trimestriel. La tendance reste donc très négative par rapport à 2014.
Situation problématique dans le logement collectif et les TP
"Selon les premières estimations (…) l'indicateur du marché des matériaux se stabilise pour sa part sur un rythme baissier proche de -11 %. L'analyse par type de matériaux confirme par ailleurs que la conjoncture apparaît encore plus dégradée dans le segment des travaux publics que dans celui du bâtiment", détaille la lettre mensuelle de l'Unicem. Les chiffres relatifs à la commercialisation de logements neufs ont enregistré un certain rebond à la fin de 2014 et au début de 2015, mais les demandes de permis de construire et les mises en chantier ne suivraient pas cette tendance. "En effet, à fin avril, les autorisations demeuraient en recul de -1,9 % au cours des trois derniers mois par rapport aux trois mois précédents", cite le document, qui souligne toutefois que les permis de construire pour les logements individuels affichent une hausse de +2,8 %, contrairement au collectif (-5,2 %). A la fin du mois d'avril, le nombre de chantiers commencés était en recul (-2,6 %) par rapport au trimestre précédent. En cumul, sur douze mois, ce sont 347.900 mises en chantier qui ont été recensées (-7,5 %). "Et il ne faut pas compter sur le segment du non résidentiel pour infléchir le marasme dans le secteur du bâtiment ! ", estiment les industriels. Les surfaces de locaux mises en chantier chutent (-18 % sur un an).Dans les TP, la situation reste également problématique. "Sur les quatre premiers mois de l'année, les travaux réalisés baissent de -8,4 % sur un an, tandis que les marchés conclus plongent de -13,5 %", explique l'Unicem. "En avril, le volume cumulé des travaux routiers se situait 18 % en dessous des niveaux des quatre premiers mois de 2014", ajoute l'Union qui s'impatiente de voir des signaux concrets de relance. "En effet, sans un soutien massif et rapide des projets, la reprise de l'activité dans les travaux publics apparaît compromise", concluent les industriels des matériaux de construction qui pointent du doigt l'érosion des moyens d'autofinancement des collectivités locales et le manque de lisibilité de la réforme territoriale. De ce fait, ils anticipent une nouvelle contraction des dépenses d'investissement en 2015, de l'ordre de -4 Mrds € en 2015.