L'Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction a dévoilé ses prévisions pour l'année 2012, qui s'annoncent moins florissantes que l'an passé. Après douze mois de « rebond », à +7.7%, des incertitudes vont peser notamment sur le second semestre 2012. En cause, la météo et un mois de février hors norme, ainsi qu'une conjoncture économique et politique aléatoire. Détails.
« Février 2012 va laisser des traces sur les résultats de l'année à venir », a déclaré Denis Maître, président de l'Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (Unicem). En effet, après une « année de rebond » en 2011 pour l'ensemble des matériaux - +10.3% pour le BPE ; +10.9% pour les adjuvants ; ou encore +15.2 pour les briques - 2012 s'annonce moins positive. Ainsi, l'Unicem prévoit une baisse de 3% pour les granulats (contre +3.8% en 2011) et un recul de 4% pour le béton prêt à l'emploi (contre +10.3% en 2011). « Ce n'est pas dramatique, mais plutôt une déception par rapport à l'excellente année que nous venons de connaître », souligne Denis Maître.
Ainsi, la météo clémente en 2011, conjuguée à une conjoncture économique favorable, sont à l'origine des bons résultats de l'année. Cependant, la longue période de gel de février dernier risque fort de provoquer de gros retard qui ne pourront être rattrapables. Si le premier semestre bénéficie encore des bons carnets de commandes de 2011, la situation changera au deuxième semestre sur lequel pèsent plusieurs incertitudes : croissance molle ; chômage ; nouveau gouvernement ; environnement financier délicat notamment pour les collectivités locales victimes de l'assèchement des crédits…
Deux défis majeurs pour 2012
Pour rappel, les usages du BPE concernent en grande partie le bâtiment (non résidentiel : 25% ; logement individuel : 32%) - contrairement aux granulats qui sont consommés à 80% par les Travaux Publics. Du coup, le marché du BPE reste fortement lié au rythme des autorisations de construire et des mises en chantier.
Forte d'appartenir à une « filière durable, utile et qui a un impact économique », l'Unicem estime qu'elle se doit désormais de relever deux défis. D'une part, mettre en œuvre avec les collectivités locales et l'Etat une stratégie nationale pour la gestion durable des matériaux de carrière. C'est-à-dire permettre l'accès à la ressource en levant les niveaux de contraintes élevés face à l'ouverture ou le prolongement de la durée de vie d'une carrière, ce qui garantirait, à terme, un approvisionnement efficace et optimum des territoires. D'autre part, promouvoir les qualités durables des matériaux de construction minéraux - qui sont les « matériaux de demain », selon Denis Maître.
Unicem, c'est 17 syndicats de branche, 19 unions régionales
2.700 entreprises
40.000 emplois
Près de 70% des entreprises Unicem ont 10 salariés ou moins
500 millions de tonnes de matériaux produits par an
CA : 10 Md€ - dont 75% pour les granulats et BPE