L'industrie des matériaux minéraux de construction termine l'année sur une note positive : en 2016, l'activité est en légère progression, alors qu'elle restait sur sept années consécutives de baisse. Les professionnels du secteur ont un objectif : retrouver des niveaux de production plus élevés. Ils formulent des idées qu'ils comptent souffler aux candidats à la présidentielle.
Michel André, le président de l'Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (Unicem), confirme le raffermissement de l'activité, avec des résultats anticipés de l'ordre de +0,5 % pour les granulats (324,6 millions de tonnes) et de +2,5 % pour le béton prêt à l'emploi (BPE, 35,6 Mt). La communiqué note avec satisfaction : "Après sept années de dégradation continue, et alors que le secteur des matériaux de construction avait atteint un point bas en 2015, l'année 2016 marque enfin l'arrêt de la tendance baissière".
L'union poursuit son analyse : "Après un début d'année et un printemps décevants, l'inflexion de l'activité observée au cours de l'été, s'est confirmée cet automne avec une production de granulats en progression de +5,4 % au cours des trois derniers mois (août-octobre) par rapport aux trois mois précédents". Pour le BPE, l'évolution est identique, avec une variation trimestrielle de +3,4 %, tout comme pour l'indicateur de l'ensemble des matériaux, dont le niveau est à +3,3 % au troisième trimestre de 2016 par rapport à la même période de 2015.
Des industriels déjà tournés vers la présidentielle 2017
Cependant, les volumes restent extrêmement bas : "En 2016, la production de granulats est inférieure de 16 % au niveau de production moyen sur la période 1997-2016 ! Et la production de béton prêt à l'emploi, quant à elle, en deçà de sa moyenne de longue période de 0,6 m3 par habitant". L'Unicem estime qu'un retour à des niveaux "normaux" est, pour l'heure, hors de portée. Afin de retrouver une croissance, les industries de carrières et de matériaux de construction formulent plusieurs propositions qu'ils espèrent voir reprises dans des programmes électoraux.
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Elles avancent un premier axe : une commande publique responsable, avec la création proposée d'un label RSE, mettant en avant l'exemplarité sociétale et environnementale des entreprises, ou la réforme du mécanisme des appels d'offres publics qui donnerait davantage de poids aux facteurs d'emploi local et de développement durable. Des conditions qui seraient donc favorables aux industries de carrières, dont les emplois et bassins d'activité sont locaux, en raison du poids des matériaux. Un deuxième axe, concernant également les politiques publiques, est celui d'une plus grande cohérence, avec une stabilisation du cadre législatif actuel et l'amorce d'une simplification normative. Enfin, les adhérents de l'Unicem réclament la création d'un pacte de croissance durable, établi entre le monde de l'entreprise et les pouvoirs publics, "dans le but de favoriser la croissance par l'investissement et l'innovation".