Les stars de l'architecture russes et étrangères participant à un concours international pour la construction de l'annexe du théâtre Mariinski ont lancé un défi au classicisme figé de Saint-Pétersbourg et la polémique fait rage avant même que le vainqueur ne soit connu.
Le jury international mené par le directeur du Mariinski Valéri Guerguiev doit choisir samedi parmi 11 projets modernistes pour agrandir le célèbre théâtre russe situé en plein centre de l'ancienne capitale impériale et qui date de 1860.
Le Français Dominique Perrault, auteur de la Bibliothèque nationale de France à Paris, propose un bâtiment de métal de forme farfelue ressemblant à un cocon ou à une pierre de cristal.
Le Suisse Mario Botta (Musée d'Art moderne de San Francisco) offre une construction en deux volumes superposés, l'un de pierre, l'autre transparent.
Chez l'Américain Eric Owen Moss (en photo), l'annexe est recouverte de bulles de verre ressemblant à des blocs de glace. L'Autrichien Hans Hollein l'imagine comme un grand piano. Le Japonais Arata Isozaki conçoit des formes géométriques droites et pures.
Tous ces architectes ont "une réputation de créateurs faisant exploser le paysage urbain, créant des espaces jamais vus", estime le critique Grigori Revzine dans l'hebdomadaire Vlast.
Portés par les vedettes internationales, les Russes ont eux aussi proposé des "bombes", passant outre l'architecture classique de Saint-Pétersbourg, ajoute Grigori Revzine.
Ainsi Andreï Bokov propose une façade stalinienne, mais la recouvre en partie d'une voile de verre et métal.
Fondé en 1703 et bâti sur un plan régulier, la ville de Pierre le Grand a conservé au fil des époques une parfaite unité architecturale classique et baroque.
Et avant même que son résultat ne soit annoncé, le concours fait grincer des dents de nombreux artistes et simples citoyens, rétifs à la confusion des styles.
Le réalisateur Alexandre Sokourov ("Moloch", "Taurus"), invité comme consultant, a ainsi assuré que Saint-Pétersbourg et l'"explosion de l'énergie" étaient incompatibles. "Qui a dit que le style classique était révolu dans l'architecture ?", s'est-il interrogé.
Même le peintre moderniste Mikhaïl Chemiakine, qui qualifie les projets présentés d'"intéressants, professionnels et même beaux", préférerait ériger la nouvelle salle loin du centre historique.
"Les architectes veulent marier l'eau et le feu et coller une "gare de dirigeables" à côté du théâtre", accuse Ilia Chakounov, un étudiant del'Académie des Beaux-Arts, âgé de 22 ans.
Pour Svetlana Ozerova, professeur d'anglais de 63 ans, construire des bâtiments futuristes dans le centre ville est un "sacrilège".
"Les Pétersbourgeois dont les fenêtres donnent sur les oeuvres de (Carlo) Rossi et (Bartolomeo Francesco) Rastrelli ne peuvent pas prendre au sérieux tous ces projets absurdes", dit-elle.
"Il est stupide de vivre au 21ème siècle dans un décor du 19ème", rétorque l'architecte Elena Morozova, 40 ans, qui donne sa préférence au projet très futuriste d'Eric Moss.
Le théâtre Mariinski, éternel rival du Bolchoï de Moscou, s'est forgé au cours des dix dernières années sous la direction de Guerguiev la réputation de "meilleure scène de Russie". Et avec une quinzaine de premières par an, le maestro se sent serré dans les vieux murs.
Il a laissé entendre que la performance technique des projets proposés l'intéresserait plus que la beauté des façades.
Le nouveau bâtiment, d'une surface totale de 39.000 m2, avec une salle devant pouvoir accueillir 2.000 personnes, devrait être construit vers 2007 à côté de l'édifice actuel qui peut recevoir 1.600 spectateurs.
Le Français Dominique Perrault, auteur de la Bibliothèque nationale de France à Paris, propose un bâtiment de métal de forme farfelue ressemblant à un cocon ou à une pierre de cristal.
Le Suisse Mario Botta (Musée d'Art moderne de San Francisco) offre une construction en deux volumes superposés, l'un de pierre, l'autre transparent.
Chez l'Américain Eric Owen Moss (en photo), l'annexe est recouverte de bulles de verre ressemblant à des blocs de glace. L'Autrichien Hans Hollein l'imagine comme un grand piano. Le Japonais Arata Isozaki conçoit des formes géométriques droites et pures.
Tous ces architectes ont "une réputation de créateurs faisant exploser le paysage urbain, créant des espaces jamais vus", estime le critique Grigori Revzine dans l'hebdomadaire Vlast.
Portés par les vedettes internationales, les Russes ont eux aussi proposé des "bombes", passant outre l'architecture classique de Saint-Pétersbourg, ajoute Grigori Revzine.
Ainsi Andreï Bokov propose une façade stalinienne, mais la recouvre en partie d'une voile de verre et métal.
Fondé en 1703 et bâti sur un plan régulier, la ville de Pierre le Grand a conservé au fil des époques une parfaite unité architecturale classique et baroque.
Et avant même que son résultat ne soit annoncé, le concours fait grincer des dents de nombreux artistes et simples citoyens, rétifs à la confusion des styles.
Le réalisateur Alexandre Sokourov ("Moloch", "Taurus"), invité comme consultant, a ainsi assuré que Saint-Pétersbourg et l'"explosion de l'énergie" étaient incompatibles. "Qui a dit que le style classique était révolu dans l'architecture ?", s'est-il interrogé.
Même le peintre moderniste Mikhaïl Chemiakine, qui qualifie les projets présentés d'"intéressants, professionnels et même beaux", préférerait ériger la nouvelle salle loin du centre historique.
"Les architectes veulent marier l'eau et le feu et coller une "gare de dirigeables" à côté du théâtre", accuse Ilia Chakounov, un étudiant del'Académie des Beaux-Arts, âgé de 22 ans.
Pour Svetlana Ozerova, professeur d'anglais de 63 ans, construire des bâtiments futuristes dans le centre ville est un "sacrilège".
"Les Pétersbourgeois dont les fenêtres donnent sur les oeuvres de (Carlo) Rossi et (Bartolomeo Francesco) Rastrelli ne peuvent pas prendre au sérieux tous ces projets absurdes", dit-elle.
"Il est stupide de vivre au 21ème siècle dans un décor du 19ème", rétorque l'architecte Elena Morozova, 40 ans, qui donne sa préférence au projet très futuriste d'Eric Moss.
Le théâtre Mariinski, éternel rival du Bolchoï de Moscou, s'est forgé au cours des dix dernières années sous la direction de Guerguiev la réputation de "meilleure scène de Russie". Et avec une quinzaine de premières par an, le maestro se sent serré dans les vieux murs.
Il a laissé entendre que la performance technique des projets proposés l'intéresserait plus que la beauté des façades.
Le nouveau bâtiment, d'une surface totale de 39.000 m2, avec une salle devant pouvoir accueillir 2.000 personnes, devrait être construit vers 2007 à côté de l'édifice actuel qui peut recevoir 1.600 spectateurs.