Avec un CAP de tourneur fraiseur ajusteur, Marie-Laure Blin a l'habitude d'être dans un milieu masculin. Après avoir passé 4 ans et demi à l'armée, avoir travaillé en intérim dans des usines, elle a monté à 38 ans sa propre entreprise de plâtrerie, travaillant avec un salarié et un apprenti.
Dans le secteur elle ne se sent pas perçue différemment des hommes. «C'est un milieu fermé donc une fois que l'on montre son professionnalisme, on n'est pas traité différemment». Si les architectes peuvent s'avérer parfois plus réticents, le bouche-à-oreille fonctionne encore une fois. «Quand je travaille avec des personnes qui n'ont jamais collaboré avec moi, leurs yeux sont rivés sur moi les 5 premières minutes et après ils passent à autre chose».
Il est vrai que l'intégration des femmes dans le secteur progresse : «les vieux patrons partent à la retraite, alors les mentalités changent». Les réactions peuvent venir plutôt de l'extérieur. «Au départ, ma société était enregistrée sur l'annuaire sous «Marie-Laure Blin». J'ai préféré ensuite changer l'appellation pour garder : «Entreprise Blin» car je me sentais pénalisée du fait que je suis une femme».
Cela peut tout aussi bien être le contraire : «Un jour, un monsieur m'a appelé en me disant qu'il préférait choisir une femme pour faire ses travaux, car plus soignée». Un conseil pour les femmes qui souhaitent s'engager dans le BTP ? «Sur le chantier, il faut avant tout faire preuve de professionnalisme et on peut utiliser notre féminité pour faire la différence avec un autre par le souci du détail. C'est un métier physique alors si nous n'êtes pas capable de le faire, ne le faites pas».

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