La Fédération nationale des travaux publics (FNTP) s'est dite surprise et déçue du recul du ministre des Finances Francis Mer sur la question du seuil pour les marchés sans formalités.

"Le pas en avant avait peut-être été un peu fort, mais nous regrettons que le pas en arrière soit aussi fort", a commenté vendredi à l'AFP Serge Rampa, président de la Commission des marchés de la FNTP.
En apprenant, au mois de mai, le projet initial de réforme de M. Mer, qui portait le seuil dérogatoire de 90.000 euros jusque là à 6,2 millions d'euros, la FNTP avait été tout aussi ébahie, mais cette fois avec satisfaction.

"Quand j'ai vu ce chiffre de 6,2 millions d'euros, j'ai cru à une faute de frappe tant il me paraissait invraisemblable!", avait indiqué M. Rampa.

Mais le projet a été violemment critiqué par la gauche, qui craignait la corruption ou du moins le retour des soupçons, par des magistrats qui y voyaient un enterrement des "affaires" ainsi que par des PME et architectes.

Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a finalement demandé à son ministre d'abaisser les seuils, mais aucun professionnel n'imaginait un tel revirement.

Récemment contactée par le gouvernement pour modifier le projet, la FNTP "a suggéré un seuil de 3 millions d'euros", a ajouté M. Rampa.
La FNTP s'interrogeait aussi vendredi sur la nature exacte des nouvelles procédures d'appel d'offre souples annoncées jeudi pour les marchés entre 240.000 et 6,2 millions d'euros (procédure "négociée").

Elle reste cependant très satisfaite des autres simplifications prévues (nomenclature révisée, pondérations des critères...) et de la nouvelle possibilité de lancer un seul appel d'offre à la fois pour la conception et la réalisation d'un ouvrage.

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