Le marché des piscines surfe sur la vague de l’essor du marché immobilier, et en particulier l’expansion du parc de maisons individuelles. C’est ce qu’explique une étude du cabinet Precepta sur la construction et la distribution de piscines. Décryptage d’un marché en pleine croissance.

D’un produit de luxe, la piscine serait elle passée à l’état de produit de grande consommation ? D’après une étude publiée par le cabinet Precepta, le dynamisme de ce marché est porté par «les innovations des fabricants qui ont contribué à la démocratisation des achats de piscines et ainsi à son développement tous azimuts». En 2006, 94.000 bassins ont été installés en France, soit une hausse du parc de 8,4% par rapport à l'année précédente.

Toutefois, le rapport de Precepta, tout comme la Fédération des professionnels de la piscine (FPP), tempèrent cette croissance. En effet, si le parc progresse depuis le boom de 2004, le nombre d’unités vendues chaque année se stabilise autour de 90.000 à 100.000 bassins par an, selon Precepta.

Des produits standardisés
Outre le nombre d’unités vendues, le type de produits a également évolué. «D’un équipement sur mesure réalisé par des artisans souvent issus du bâtiment, les piscines deviennent de plus en plus un produit standardisé», observe l’étude. Ce «produit standardisé» combine deux caractéristiques majeures : la possibilité d’installer soi-même sa piscine, et une baisse considérable des prix des produits, car ceux-ci sont fabriqués en grande série et parfois importés d’Asie (pour les piscines hors-sol). En outre, un décret paru au Journal officiel du 6 janvier 2007 et qui entrera en vigueur le 1er octobre, permet d’édifier, sans autorisation d’urbanisme, une piscine dont la surface n’excède pas 10 m². «C’est un élément parmi d’autres qui devient source de croissance pour le marché, il s’agit peut-être même d’une niche pour les petits bassins», considère un responsable de la FPP.

Ces changements induisent naturellement une mutation du marché, qui passe de la construction à la distribution grand public. Désormais, les GSB (grandes surfaces de bricolage) mais aussi les GSA (grandes surfaces alimentaires), proposent une offre saisonnière dès le printemps, en tirant partie de la forte demande pour les piscines hors-sols qui représentaient en 2006 58% du volume de piscines vendues. L’étude pointe la capacité des acteurs de la grande distribution à gagner des parts de marchés, grâce à des avantages concurrentiels tels que la notoriété des enseignes et le budget important que celles-ci consacrent à la communication média, mais aussi leur fort pouvoir de négociation auprès des fabricants, et la visibilité de ces enseignes entrainée par leur maillage du territoire.

Développer les produits associés
La croissance du marché se situe désormais surtout au niveau des produits associés à la piscine, tels que les équipements annexes, accessoires, produits d’entretien et services. Ainsi, le parc d’abris de piscine a progressé de près de 70% par an entre 2002 et 2005. la multiplication du nombre de ménages possédant une piscine engendre un achat récurant de ces produits, ce qui tend à fidéliser la clientèle à une enseigne. L’étude cite aussi l’engouement pour les spas, saunas et hammams, qui constitue «un axe de diversification pertinent pour les distributeurs spécialisés». Les ventes de cette famille de produits ont effectivement progressé de 57% entre 2001 et 2005.

Des équipements pour affronter le climat
Si l’accès à la piscine se démocratise, on observe également un développement géographique, avec une progression des ventes dans des régions traditionnellement moins ensoleillées. C’est notamment le cas dans le Grand Ouest. Les piscines vendues dans cette partie de la France ont cependant une caractéristique : elles sont plus équipées, donc forcément plus chères. «On voit se développer des marchés dans des régions au climat non propice. Les clients équipent donc leur piscine de pompes à chaleur, abris haut ou couverture rigide pour affronter les rigueurs de ces climats et profiter plus longtemps de la piscine. Les prix sont donc plus élevés dans ces régions», note un responsable de la FPP.

Il existe actuellement près d’1,3 millions de piscines particulières en France, enterrées et hors-sol confondues. La FPP estime la plus-value d’une maison avec piscine entre 5% et 20% de la valeur totale du bien. Et de rappeler qu’entre deux produits équivalents, «c’est souvent le facteur déterminant».

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