«Un souffle de reprise sur le 1er semestre, mais une reprise que nous qualifierons plutôt de reprise technique», ont déclaré les représentants du Seimat, en dévoilant ce jeudi à Paris, un bilan chiffré de l'activité économique du secteur des matériels de BTP, qui se résume à une légère hausse de +19%.
En effet, comparé à l'effondrement sur la même période en 2009, le Seimat (Syndicat des entreprises internationales de matériels de Travaux Publics, Mines et Carrières, Bâtiment et Levage) présidé par Alain Rosaz, annonce que le marché des matériels de BTP donne des signes de reprise «technique» sur le premier semestre 2010, avec 4.670 unités vendues contre 3.900 sur le 1er semestre 2009, soit une augmentation de 19%. «Ce sont des chiffres sympathiques, mais si on y regarde de plus près, ce ne sont que 700 machines de plus, soit 5%, et ce chiffre reste très bas. Rappelons que l'an passé, notre marché avait baissé de 63%, on part donc de très loin», souligne Jean-Marie Osdoit, 1er vice président du Seimat. (A droite sur la photo)
«5% ce n'est rien, ce chiffre peut paraître positif mais en fait, il montre que nous sommes sur une reprise dite technique. Le pire est derrière nous et le mieux n'est pas encore là», intervient Alain Rosaz, président du syndicat. (A gauche sur la photo)
«5% ce n'est rien, ce chiffre peut paraître positif mais en fait, il montre que nous sommes sur une reprise dite technique. Le pire est derrière nous et le mieux n'est pas encore là», intervient Alain Rosaz, président du syndicat. (A gauche sur la photo)
Des commandes en hausse
Pour Alain Rosaz, deux raisons expliquent cette reprise, les commandes des loueurs et l'investissement des entreprises. En effet, les loueurs ont renouvelés leur parc, ce qu'ils n'avaient pas fait l'an passé, et un certains nombres d'entreprises qui avaient bloquées leurs placements font aujourd'hui des investissements de renouvellements. Globalement, le niveau des commandes a augmenté de 40% au 1er semestre 2010.
De plus, cette reprise technique dévoile une grande disparité selon les matériels. Elle se traduit ainsi plus fortement dans la gamme compacte, liée aux ventes de mini-pelles, (avec 2.286 unités en 2010 contre 1.764 unités en 2009) soit une augmentation de 29%, les loueurs étant les principaux acteurs de cette reprise.
Dans les autres matériels, les unités vendues sont en baisse pour les niveleuses et les tombereaux rigides avec respectivement -57% et -60%, mais en hausse pour les tombereaux articulés, les pelles sur pneus et chenilles, et les chargeuses qui affichent +21%, +11%, +8% et +37%. Les chargeuses pelleteuses continuent, quant à elles, à diminuer avec une baisse de 11% par rapport à la même période en 2009.
Adhérents inquiets et manque de lisibilité
Alain Rosaz a présenté les prévisions des clients du Seimat ou de leur fédérations, telles que la FNTP et la FFB. «Les prévisions ne sont pas optimistes pour l'année 2010, on pense obtenir un +10% et on est dans une incertitude. J'ai un peu peur que ce souffle ne s'arrête au premier semestre 2010», souligne-t-il. Devant ces incertitudes, les adhérents du Seimat craignent pour leurs réseaux de distribution, sachant qu'au moment de la reprise de l'activité, ces derniers joueront un rôle fondamental. Ils sont également inquiets sur les conséquences des restrictions budgétaires de l'Etat, et sur sa capacité à financer les grands travaux. Les risques de report de démarrage des grands chantiers sont perceptibles et les reports pourraient se prolonger jusqu'en 2012.
Le Seimat souhaite donc attirer l'attention des Pouvoirs Publics sur les éventuelles réductions d'effectifs, liées au manque de visibilité de leurs clients.
L'horizon à fin 2010 reste difficile à prévoir. Toutefois, mécaniquement, l'année devrait être sensiblement meilleure que l'année dernière (entre +10 et +15%, jusqu'à +20% pour la gamme compacte, au regard d'une année 2009 en baisse de 60%), du fait de la reprise technique du 1er semestre. Concernant l'activité après-vente, le Seimat note une activité en baisse sur le 1er semestre, qui devrait se situer a -5% sur l'année complète.