Les loueurs, distributeurs et spécialistes de la manutention des engins de BTP continuent de subir les effets de la baisse d'activité dans le secteur, selon le baromètre conjoncturel du deuxième trimestre publié par le DLR. Les entreprises de location de matériel sont particulièrement touchées par la baisse des prix, un phénomène qui se répercute sur les ventes des distributeurs. Explications.
La conjoncture continue de se dégrader pour les professionnels de la location, de la distribution et de la manutention de matériel de BTP. Selon le baromètre du deuxième trimestre de leur syndicat, le DLR, les tendances observées au cours des trois premiers mois de l'année semblent se confirmer. La situation s'est particulièrement aggravée pour les matériels lourds.
Ce sont les acteurs de la distribution qui sont le plus touchés, avec un chiffre d'affaires en chute de 39% par rapport à la même période il y a un an. Le secteur de la manutention connait un repli de 24%, et celui de la location une baisse de 17%. Globalement, aucune région n'est épargnée même si le DLR pointe des difficultés plus importantes dans l'Est de la France, alors que la Corse et les DOM sont relativement moins touchés.
Effet dominos
Du coté de la location, le baromètre montre que la contraction du chiffre d'affaires est causée en grande partie par la baisse des prix pratiqués. Ce phénomène est engendré par les pressions concurrentielles, «mais aussi celles des clients, car les entreprises de travaux publics sont elles-mêmes contraintes de baisser leurs prix», note le syndicat. Les entreprises de location citent également la diminution du taux de rotation des machines, passé de 44% à 37% entre le premier et le deuxième trimestre 2009.
Effet collatéral de la baisse du chiffre d'affaires, les loueurs ont pratiquement gelé leurs investissements et ce phénomène est fortement ressenti par les distributeurs, dont la chute du chiffre d'affaires ce trimestre (-39%) est la plus spectaculaire. Ce sont les ventes de matériel neuf qui reculent le plus (-51%), mais le matériel d'occasion ne se porte pas beaucoup mieux avec des ventes en baisse de 34%. Le recul du chiffre d'affaires s'amplifie en outre dans le secteur de la manutention, qui affiche -24% ce trimestre, contre -16% entre janvier et mars, avec là aussi un décrochage des ventes de matériel neuf.
Un avenir peu optimiste
Même si le DLR estime que «la reprise viendra forcément», le syndicat reste pessimiste. «Rien ne sert de se voiler la face. D'une part, la récession du secteur d'est pas terminée, notamment en raison de la vague de défaillances attendues dans le BTP d'ici à la fin de l'année. D'autre part, la reprise sera forcément lente et les risques de rechute nombreux. Loin de l'euphorie de ces dernières années», regrette le DLR. Il observe en outre que si les entreprises de BTP, clientes des adhérents du syndicat, souffrent d'une moindre activité, leur parc de matériel est de toute manière relativement jeune, «ce qui signifie que les besoins de renouvellement sont très faibles».