Victime de la frilosité des donneurs d'ordres et des loueurs, le marché du matériel de BTP a plongé de près de 70% au premier semestre, selon les données du syndicat de ce secteur, le Seimat. Si une reprise semble se profiler, sur l'ensemble de l'année, la baisse sera tout de même de 50%. Détails.
C'est un véritable effondrement qu'a subi le marché des matériels de BTP au début de l'année. En effet, avec un chiffre d'affaires en baisse de 68% au premier semestre par rapport à la même période l'an passé, ce secteur retrouve des niveaux de ventes inférieurs à «2003, voire à 1993», selon l'analyse du Syndicat des entreprises internationales des matériels de travaux publics, mines et carrières, bâtiment et levage (Seimat). Seules 12.410 machines de chantier ont été vendues au cours des six premiers mois, contre 39.000 il y a un an.
Un résultat à nuancer cependant, tant les ventes du premier semestre 2008 avaient été élevées, certains constructeurs importateurs battant même des records. «Il n'en demeure pas moins que les importateurs poussent un cri d'alarme devant le quasi arrêt des investissements de leurs clients, aussi bien donneurs d'ordres que loueurs», indique le Seimat.
Vers la reprise
Le déstockage des réseaux semblerait toutefois toucher à sa fin, si l'on en croit l'analyse du syndicat qui envisage une reprise technique pour le second semestre. Cette reprise ne parviendra peut-être pas, cependant, engendrer une amélioration des délais de livraison allongés par la réduction des capacités de productions opérés dans les usines ces derniers mois. Cela pourrait «créer des tensions sur les prix», prédit le Seimat.
Dans ces conditions, le syndicat table sur une baisse de 50% des ventes sur toute l'année 2009 mais demande aux clients du secteur de «ne pas céder à l'attentisme constaté depuis dix mois, qui risque de compromettre les outils de production de façon irrémédiable», en entraînant des fermetures d'usines et donc des pertes d'emploi, tout en fragilisant les réseaux. Pour le Seimat, qui représente 80% des entreprises du marché des matériels de BTP, il faut au contraire «reprendre confiance devant les perspectives de leur marché en termes de travaux de proximité ou de grands travaux».