Bien qu'il soit encore à un niveau très bas, le marché des matériaux de construction connaît une certaine stabilisation, voire un redressement sur les derniers mois. Une évolution positive qui était attendue par les professionnels de l'Unicem et qui fait suite à un regain d'activité dans le secteur de la construction résidentielle. Des tendances qui demandent à être confirmées, notamment dans le domaine des ouvrages publics.
Selon les derniers chiffres de l'Union nationale des industries de carrières et matériaux de construction (Unicem), le marché français semble connaître une stabilisation, voire une inflexion depuis la fin de l'été 2015. "En effet, les livraisons de granulats auraient augmenté de +2,7 % entre septembre et octobre mais seraient restées en repli de près de -1 % par rapport à octobre 2014. Sur les trois derniers mois connus (août à octobre), l'activité se serait redressée de +2,3 % par rapport aux trois mois précédents, ce qui permet de ramener sa contraction sur un an à -3,8 %", précise la lettre mensuelle. En cumul, sur les 10 mois écoulés de 2015, la production demeure faible (-10 %). Du côté du béton prêt à l'emploi, cette timide reprise se constate également : les livraisons ont repris (+1 %) et les niveaux d'activités remontent très légèrement (+0,3 % sur le dernier trimestre). "Mais là encore, le cumul sur les 10 premiers mois de l'année suggère une contraction sévère du marché d'environ -7,5 % sur un an", assure l'Unicem.
Amélioration modeste
Le redressement attendu des mises en chantier de bâtiments résidentiels semble toutefois se profiler à l'horizon. A la fin du mois de septembre, elles progressaient de +0,5 %, portées par le segment de l'individuel (+3,3 % contre -1,3 % au collectif). "Cette amélioration reste certes modeste, mais elle est appelée à se confirmer dans les mois à venir au regard du rebond des demandes de permis constaté ces derniers mois", notent les professionnels des matériaux. Les autorisations de construire ont en effet poursuivi leur hausse, avec +4,3 % entre le 2e et le 3e trimestre. Un raffermissement plus sensible dans le collectif cette fois (+6,1 % contre +1,8 % pour l'individuel). "La construction non résidentielle demeure mal orientée et les professionnels du bâtiment peinent encore à renouer avec la confiance dans un contexte de carnets de commandes qu'ils jugent dégarnis", souligne l'Union. Les promoteurs, en particulier, auraient noté un léger repli de la demande de logements neufs, après deux trimestres d'amélioration. Le marché d'accession à la propriété manque encore de vigueur mais le nouveau PTZ élargi, qui entrera en vigueur au 1er janvier 2016, "pourrait contribuer à le redynamiser, notamment du côté des primo-accédants".
Du côté des travaux publics, la conjoncture reste morose : ils enregistrent au 3e trimestre, leur plus bas niveau d'activité de l'année. En cumul sur neuf mois, le volume des travaux réalisés est en fort repli (-5,1 %) sur un an, tandis que celui des marchés conclus est encore plus atteint (-9,3 %). Les travaux routiers s'avèrent être les plus touchés (-14,8 %). "Si les perspectives d'activité semblent s'améliorer pour la fin de l'année, la chute de l'activité des TP (qui pourrait atteindre -8 % en 2015) s'est accompagnée d'un important ajustement des effectifs, ramenant le niveau de l'emploi à un point historiquement bas", lit-on dans la lettre mensuelle.
Compte tenu des derniers résultats, l'Unicem a légèrement revu à la hausse ses estimations pour l'année 2015, avec une contraction de -8 % pour les granulats et de -6 % pour le BPE. Elle annonce : "Une amélioration est attendue en 2016, mais elle serait modeste et limitée (+1 % dans le BPE et -1 % dans les granulats)". Des lendemains qui ne chantent pas encore.
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