Le syndicat des équipements pour la construction, les infrastructures, la sidérurgie et la manutention prévoit une année 2013 en recul par rapport à 2012. Alain Bohrer, le président du Cisma, a dressé le bilan de l'exercice précédent et présenté les perspectives des différents segments de l'activité des industriels.

"Il y a un an, le Cisma avait évoqué une poursuite de la progression de la production des entreprises, sur le rythme qui était celui de 2011, à hauteur de +5 %. Malheureusement, les choses ne se sont pas passées comme prévu et l'activité réduite se traduit par un résultat étale en 2012", a déclaré Alain Bohrer, le président du Cisma, lors d'un point presse. En cause, la conjoncture dans la zone Euro qui a conduit au report ou à l'annulation de nombreux projets d'investissement. "Les carnets de commandes se sont dégarnis principalement à la fin de 2012 et sont aujourd'hui inférieurs de 10 à 15 % à la normale, tant dans les bureaux d'études que dans les ateliers", explique-t-il.

 

Le BTP plus touché
Le syndicat des équipements pour le BTP, la sidérurgie et la manutention table donc sur un recul de l'activité des entreprises de la profession en 2013, de l'ordre de -5 à -10 %. Le président du Cisma a rappelé que le chiffre d'affaires cumulé des entreprises du secteur s'est élevé à un peu plus de 7 Mrds € l'an passé, soit le même niveau qu'en 2011. Et si ce chiffre s'est maintenu, ce sont principalement grâce aux exportations. "L'année 2012 a été marquée par un bon début jusqu'au mois d'avril, avec une croissance dans la continuité de celle de 2011, puis, à partir du mois de mai, la croissance a été stoppée, avec une fin d'année morose", détaille Alain Bohrer. "Le taux de couverture de 100 % signifie toutefois que la balance commerciale du secteur est équilibrée grâce à de bonnes exportations", se réjouit-il. Car dans le même temps, le marché français a reculé (-9 %). Un équilibre s'est donc créé, avec une stabilisation des effectifs industriels.

 

Le bâtiment et les travaux publics ont représenté, l'an dernier, 41 % des activités des membres du Cisma. "La chute de la production a été légère en 2012, et globalement le secteur est resté excédentaire avec un taux de couverture de 110 %", précise le président du syndicat. Dans le détail, les marchés italien et espagnol ont fortement chuté tandis que les marchés comme l'Amérique latine, l'Amérique du Nord ou l'Asie-Pacifique ont progressé. La manutention, l'autre grande branche des acteurs du Cisma, a représenté l'autre moitié de l'activité (47 % du CA). Là encore, le marché a connu un repli en France, compensé par une progression des exportations. "Le taux de couverture a été de 90 %. Si en Europe, les exportations ont stagné, elles ont fortement progressé en Asie-Pacifique ou en Amérique du Nord", expose Alain Bohrer. Le troisième secteur d'activité, celui de la sidérurgie, est actif mais inscrit dans des cycles plus longs. "Il a légèrement diminué en France mais a gagné en export, notamment vers les pays d'Europe".

 

Concurrence chinoise ?
Interrogés sur la concurrence des matériels chinois, les industriels présents ont assuré que leur impact était négligeable en France et en Europe. "Nos industries ne sont pas inquiètes ici. Mais en Afrique, les Chinois sont très présents grâce à leurs prix très bas, et en dépit des performances décevantes de leurs machines", déclare Jacques Bonvallet, le directeur commercial & marketing de Fayat. "Ils sont plus inquiétants sur des marchés comme la Russie ou la Turquie, où ils sont un vrai problème !". Pour Philippe Portevin, directeur général de Metso, l'absence de réseau de distribution, de service après-vente et la difficulté à obtenir des pièces détachées sont des freins au développement pour les sociétés chinoises. Quant à Alain Bohrer, il estime que le matériel chinois ne répond pas encore aux normes européennes, drastiques, et qu'une adaptation de ces produits nécessiterait de passer d'une mécanique basique à une mécanique de précision qui entraînerait une hausse des prix les rendant moins compétitifs.

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