La détérioration de la conjoncture, l'arrivée de nouveaux acteurs et l'évolution des modes d'utilisation des nouvelles technologies sont les principaux freins à l'essor du marché de la domotique à court terme. Cependant, l'activité devrait continuer de croître de 6% par an entre 2010 et 2013, indique la dernière étude du cabinet Xerfi sur ce sujet.

L'engouement pour l'automatisation et la programmation des équipements de l'habitat ne se dément pas. Preuve en est, le rythme de croissance du secteur de la domotique en France qui a progressé de plus de 6% par an entre 2003 et 2010, selon la dernière étude de ce marché du cabinet Xerfi, « Le marché de la domotique - Analyse et perspectives à l'horizon 2013, enjeux de la profession et paysage concurrentiel ».

 

A cela, plusieurs raisons, explique Xerfi : la recherche du confort ; la sécurité des biens ; la réduction de la facture énergétique ; l'autonomie des personnes dépendantes. Des facteurs, « puissants moteurs structurels », qui devraient ainsi contribuer au dynamisme de ce marché de la domotique à l'horizon 2013 estimé à +6% par an de 2010 à 2013. D'autant que ce taux d'équipement est amené à évoluer de façon encourageante au vu de la future RT 2020 qui prévoit de rendre les logements autonomes en énergie.

 

Trois familles de domoticiens
Toutefois, l'étude Xerfi pointe quelques zones d'ombre qui pourraient survoler ce secteur aujourd'hui à nouveau en plein essor. En effet, la dégradation de la conjoncture, et notamment les aléas de la construction de logements neufs, pourrait certainement avoir un impact sur l'activité de la domotique. « La construction de logements neufs représente 80% des débouchés du secteur », selon l'étude. Un chiffre que n'approuve pas forcément le fabricant Delta Dore, qui, lui, mise davantage sur le dynamisme du marché de la rénovation-amélioration de l'habitat. « Mais le neuf 'pur' est sans conteste une vitrine pour la rénovation », précise Pierre Delaunay, Directeur Marketing Opérationnel chez Delta Dore. Sans compter que le marché doit faire face à « d'importants blocages » chez les utilisateurs et les professionnels de l'immobilier, qui finalement ont encore peu recours à la domotique dans leurs programmes haut de gamme, ajoute Xerfi.

 

Enfin, le secteur risque d'être également perturbé, dans les années à venir, par l'arrivée de nouveaux acteurs sur le marché. Ainsi, Xerfi évoque la confrontation prochaine entre les acteurs historiques (Delta Dore, Hager, Legrand, Schneider Electric…) et ceux issus des Télécoms (Bouygues, Orange, SFR) et de l'univers informatique (Apple, Google ou Microsoft). « L'un ne mangera pas l'autre », affirme Pierre Delaunay (Delta Dore). Pour lui, il s'agit d'une catégorie d'acteurs de plus sur le marché - en plus des artisans et des domoticiens - qui ne sont pas des « vendeurs de matériels mais de produits d'interface ». « Aussi, seront-ils des facilitateurs de la communication de la domotique, et devraient aider à la démocratisation de ce secteur », argumente-t-il. Il reconnaît également que les produits 'sans fil' que proposent les fabricants sont « du pain béni » pour ces nouveaux arrivants. Au final, une complémentarité qui devrait être bénéfique pour le marché…

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