Mercredi dernier, les architectes Rudy Ricciotti et Mario Bellini sont venus présenter au musée du Louvre leur projet d'aménagement pour le nouveau département des arts de l'Islam. Parallèlement, les dessins, images et maquettes des sept agences finalistes du concours international d'architecture (Zaha Hadid, Coop Himmelb(l)au, Moatti-Rivière...) sont exposés dans l'aile Sully.
Confrontation de styles et d'époques au musée du Louvre jusqu'au 31 octobre. Les projets d'architecture présélectionnés en 2004 pour l'aménagement des futurs espaces du département des arts de l'Islam sont présentés dans les sous-sols médiévaux du musée. Les structures les plus contemporaines en acier, verre et béton côtoient les murs en pierre des anciens fossés du premier Louvre, aujourd'hui entresol de l'aile Sully.
Les sept projets en question sont ceux des agences de : Mario Bellini et Rudy Ricciotti (équipe désignée lauréate le 26 juillet dernier), Zaha Hadid, Alain Moatti et Henri Rivière, Coop Himmelb(l)au, Pierre-Louis Faloci, Francis Soler, Karine Chartier-Thomas Corbasson-Nadir Tazdaït.
Mercredi 19 octobre, lors d'une conférence concernant le projet architectural et muséographique, Sophie Makariou, conservatrice au musée du Louvre, rappelait l'origine et l'histoire de la collection des arts de l'Islam. «Exposée pour la première fois il y a presque cent ans de cela, la collection royale des arts de l'Islam a pris de l'ampleur tout au long du XXème siècle grâce à de nombreux dons et achats, et elle compte aujourd'hui 10.000 pièces», a expliqué la conservatrice.
«Mais dans les années 1970, le manque de place et l'intérêt décroissant du public dans un contexte post-décolonisation ont fait que les objets sont retournés petit à petit dans les réserves», a poursuivi Sophie Makariou. «En 1993, la création de nouveaux espaces a permis de faire ré-émerger la collection, mais son redéploiement proposait un parcours muséographique trop linéaire - chronologiquement - et pas assez transversal - thématiquement», a-t-elle ajouté.
C'est en 2001, sur volonté du Président de la République, Jacques Chirac, que naît l'idée d'un 8ème département au Louvre, entièrement dédié aux arts de l'Islam. Une décision entérinée par décret le 1er août 2003. Le projet, d'un coût global de 56 millions d'euros, sera financé entre autres par l'Etat (26 millions), et grâce au tout récent mécénat du prince saoudien Alwaleed Bin Talal Bin Abdulaziz Al Saud.
En 2009, une fois installée dans ses nouveaux espaces de la cour Visconti, la collection bénéficiera d'une présentation moins disloquée et plus intelligible. Pour comprendre le développement des arts de l'Islam de l'Orient (Inde) à l'Occident (Espagne) sur près de douze de siècles, des espaces chronologiques croiseront avec des espaces thématiques (calligraphie, arts du libre, sciences et géométrie). Un cabinet des clefs permettra aux visiteurs d'ouvrir 7 portes de la connaissance, expliquant différentes problématiques comme la figuration dans l'art ou le développement urbain.
«Avant de dessiner les premiers croquis, nous avons d'abord décidé des choses qu'il ne fallait surtout pas faire dans la cour Visconti», a rappelé Mario Bellini, architecte italien associé à Rudy Ricciotti, son homologue français. Pour ce dernier, «couvrir une cour de plus avec une verrière high-tech arrogante, ça n'était pas notre conception du projet». «Nous voulions atténuer la confrontation directe avec l'architecture occidentale et se concentrer sur l'Islam», a ajouté l'architecte français, lauréat début 2004 du Musée national des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (MUCEM) à Marseille.
La proposition du concours a donc été celle d'une structure tendue à la fois basse, ondulante et à distance des murs de la cour : «un nuage qui flotte dans les airs et qui regarde plus vers le ciel que vers les façades», a précisé Rudy Ricciotti.
«Cette couverture, d'un mètre d'épaisseur, sera composée d'une double peau en poutres d'acier inoxydable poli», a commenté Mario Bellini. «Reposant sur un minimum d'appuis, elle sera constituée de mailles triangulaires équilatérales de 60 cm de côté, dans lesquelles seront incorporées des séries de billes en pâte de verre de 2 cm de diamètre», a détaillé l'architecte italien. «Ces billes, une fois coulées dans un moule, recevront en surface un dépôt d'oxyde métallique qui agira comme un prisme, et séparera la lumière en une multitude de couleurs. La surface de la couverture, ainsi irisée, ressemblera alors à la surface d'une aile de libellule et attirera l'oeil du visiteur», a conclu Mario Bellini.
Les sept projets en question sont ceux des agences de : Mario Bellini et Rudy Ricciotti (équipe désignée lauréate le 26 juillet dernier), Zaha Hadid, Alain Moatti et Henri Rivière, Coop Himmelb(l)au, Pierre-Louis Faloci, Francis Soler, Karine Chartier-Thomas Corbasson-Nadir Tazdaït.
Mercredi 19 octobre, lors d'une conférence concernant le projet architectural et muséographique, Sophie Makariou, conservatrice au musée du Louvre, rappelait l'origine et l'histoire de la collection des arts de l'Islam. «Exposée pour la première fois il y a presque cent ans de cela, la collection royale des arts de l'Islam a pris de l'ampleur tout au long du XXème siècle grâce à de nombreux dons et achats, et elle compte aujourd'hui 10.000 pièces», a expliqué la conservatrice.
«Mais dans les années 1970, le manque de place et l'intérêt décroissant du public dans un contexte post-décolonisation ont fait que les objets sont retournés petit à petit dans les réserves», a poursuivi Sophie Makariou. «En 1993, la création de nouveaux espaces a permis de faire ré-émerger la collection, mais son redéploiement proposait un parcours muséographique trop linéaire - chronologiquement - et pas assez transversal - thématiquement», a-t-elle ajouté.
C'est en 2001, sur volonté du Président de la République, Jacques Chirac, que naît l'idée d'un 8ème département au Louvre, entièrement dédié aux arts de l'Islam. Une décision entérinée par décret le 1er août 2003. Le projet, d'un coût global de 56 millions d'euros, sera financé entre autres par l'Etat (26 millions), et grâce au tout récent mécénat du prince saoudien Alwaleed Bin Talal Bin Abdulaziz Al Saud.
En 2009, une fois installée dans ses nouveaux espaces de la cour Visconti, la collection bénéficiera d'une présentation moins disloquée et plus intelligible. Pour comprendre le développement des arts de l'Islam de l'Orient (Inde) à l'Occident (Espagne) sur près de douze de siècles, des espaces chronologiques croiseront avec des espaces thématiques (calligraphie, arts du libre, sciences et géométrie). Un cabinet des clefs permettra aux visiteurs d'ouvrir 7 portes de la connaissance, expliquant différentes problématiques comme la figuration dans l'art ou le développement urbain.
«Avant de dessiner les premiers croquis, nous avons d'abord décidé des choses qu'il ne fallait surtout pas faire dans la cour Visconti», a rappelé Mario Bellini, architecte italien associé à Rudy Ricciotti, son homologue français. Pour ce dernier, «couvrir une cour de plus avec une verrière high-tech arrogante, ça n'était pas notre conception du projet». «Nous voulions atténuer la confrontation directe avec l'architecture occidentale et se concentrer sur l'Islam», a ajouté l'architecte français, lauréat début 2004 du Musée national des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (MUCEM) à Marseille.
La proposition du concours a donc été celle d'une structure tendue à la fois basse, ondulante et à distance des murs de la cour : «un nuage qui flotte dans les airs et qui regarde plus vers le ciel que vers les façades», a précisé Rudy Ricciotti.
«Cette couverture, d'un mètre d'épaisseur, sera composée d'une double peau en poutres d'acier inoxydable poli», a commenté Mario Bellini. «Reposant sur un minimum d'appuis, elle sera constituée de mailles triangulaires équilatérales de 60 cm de côté, dans lesquelles seront incorporées des séries de billes en pâte de verre de 2 cm de diamètre», a détaillé l'architecte italien. «Ces billes, une fois coulées dans un moule, recevront en surface un dépôt d'oxyde métallique qui agira comme un prisme, et séparera la lumière en une multitude de couleurs. La surface de la couverture, ainsi irisée, ressemblera alors à la surface d'une aile de libellule et attirera l'oeil du visiteur», a conclu Mario Bellini.