CRITIQUE. Le déploiement de MaPrimeRénov est-il limité par des soucis techniques à répétition et de manque de formation de certains sous-traitants ? C'est ce qu'affirme le syndicat français des chaudiéristes biomasse (SFCB). Eric Trendel, son président, en dit plus à Batiactu.
Alors que le dispositif MaPrimeRénov est en activité depuis presque neuf mois, "il n'est pas encore arrivé en vitesse de croisière", explique à Batiactu Eric Trendel, président du Syndicat français des chaudiéristes biomasse (SFCB). Selon l'organisation, qui a diffusé un communiqué de presse le 18 septembre sur ce thème, le site de l'aide financière est sujet à des bugs répétés. Au point que pour Eric Trendel, les professionnels "ne disposent toujours pas d'un outil qui leur permette de travailler sereinement."
De "nombreux dossiers bloqués"
La question des difficultés purement techniques n'est pas le seul reproche formulé par le SFCB. "Nous pensons qu'il existe un problème de formation des sous-traitants, et leur capacité à endiguer le flux de demandes", indique le président du SFCB, pour qui "très peu d'opérations ont été bouclées". En effet, les installateurs feraient face à "de nombreux dossiers bloqués". Ceci est en partie lié au confinement, qui avait repoussé l'étude des premières demandes à début avril 2020, et les premiers versements à fin avril. Pour rappel, d'après les derniers chiffres communiqués par l'Anah, 61.582 MPR ont été accordées - mais pour combien de versements concrets ? "Les contacts avec l'Anah s'améliorent toutefois depuis quelques temps", remarque toutefois Eric Trendel.
"Le Gouvernement souhaitera mettre en place une aide lisible et simple à solliciter"
Ces critiques tombent alors même que le SFCB se dit plutôt satisfait des annonces gouvernementales dans le cadre du plan de relance. "Nous sommes contents de voir les ménages aisés rejoindre le dispositif MaPrimeRénov", assure Eric Trendel. "Nous avions expliqué à l'État que les sortir du champs de l'aide risquerait de freiner la recherche & développement et la mise en place de produits innovants, comme les chaudières à granulés à condensation." Mais pour le professionnel, tant que les détails précis de mis en œuvre ne sont pas connus, on reste dans l'attente. L'accès des ménages aisés à MaPrimeRénov sera-t-il conditionné à la réalisation d'un bouquet de travaux ? Les propriétaires bailleurs pourront-ils rénover le logement loué à la condition d'en diminuer le loyer ? A ces deux questions, le ministère délégué au Logement, contacté par nos soins, se contente de rappeler que tous les détails seront connus avant le 1er octobre prochain. "En tout état de cause, le Gouvernement souhaitera mettre en place une aide lisible et simple à solliciter, y compris pour les propriétaires bailleurs", nous indique-t-il toutefois.
Chaudières à bûches : le SFCB "tire la sonnette d'alarme"
Depuis plusieurs années, le syndicat français des chaudiéristes biomasse (SFCB) constate une baisse continue des ventes de chaudières à bûches, supplantées par les chaudières à granulés. "C'est dommageable, car nous avons dans la foret française un vivier de ressources pour faire du bois bûche." Mais la foret française, très morcelée, reste sous-exploitée, et surtout, "se meurt", pour Eric Trendel. "Énormément d'arbres subissent des chocs hydriques du fait des sécheresses, ils dépérissent." D'où le double intérêt de gérer ces forets durablement en les mettant à contribution pour le renforcement de la filière 'bûches'.
Depuis plusieurs années, le syndicat français des chaudiéristes biomasse (SFCB) constate une baisse continue des ventes de chaudières à bûches, supplantées par les chaudières à granulés. "C'est dommageable, car nous avons dans la foret française un vivier de ressources pour faire du bois bûche." Mais la foret française, très morcelée, reste sous-exploitée, et surtout, "se meurt", pour Eric Trendel. "Énormément d'arbres subissent des chocs hydriques du fait des sécheresses, ils dépérissent." D'où le double intérêt de gérer ces forets durablement en les mettant à contribution pour le renforcement de la filière 'bûches'.
Les professionnels de la biomasse attendent également un coup de pouce CEE à l'installation de chaudières bois bûches de dernière génération, ce qui permettrait de remplacer le parc d'appareils obsolètes, avec des effets bénéfiques en termes de pollution, d'efficacité énergétique, mais aussi pour participer à la structuration d'une filière française.
Contacté par Batiactu, la ministère délégué au Logement nous assure que le crédit d'impôt transition énergétique (CITE) disparaîtra en 2021 pour tous les ménages, sauf pour les opérations d'acquisition et de pose de bornes de recharge de véhicules électriques. MaPrimeRénov sera, comme déjà indiqué, ouvert à l'ensemble des ménages.