Mal-logés, sans-papiers, élus communistes... une centaine de personnes ont «célébré» le 60ème anniversaire de la loi de réquisition en manifestant près du ministère de l’Emploi et du Logement à Paris pour demander l’application de cette loi.

La manifestation pour la loi du 11 octobre 1945 a débuté mardi matin avec l’occupation symbolique de dizaines de mal-logés et de sans-papiers d’un immeuble vide du ministère de la Justice à Paris dans le VIIème arrondissement, évacué par les forces de l’ordre sept heures plus tard.

«Application de la loi de réquisition», «un toit c'est un droit, un toit c'est la loi»… tels étaient les slogans scandés par les manifestants réunis à l'appel des associations Droit au logement (Dal), Droits devant et du Comité action logements (Cal), près du ministère, à l'angle de la rue de Grenelle et du boulevard des Invalides (VIIe arrondissement).
«C'est le soixantième anniversaire de la loi de réquisition et l'Etat ne l'a appliquée qu'une seule fois depuis la 2nde guerre mondiale. Aujourd'hui, il y a 130.000 logements vides à Paris pour 100.000 demandes et, plutôt que de faire des réquisitions, l'Etat brade son patrimoine au profit du privé», a déclaré à l'AFP la porte-parole du Cal, Judith Skira.
«L'Etat se délaisse de son patrimoine et mène la même politique que les spéculateurs à Paris», a renchéri Fernanda Narrucchelli, élue communiste du XXe arrondissement et membre de la direction du PCF. Et celle-ci de demander un «véritable service national du logement qui permette à chaque personne de vivre dans la dignité».
Le Dal, Droits devant et le Cal ont par ailleurs tenté de déposer au ministère des «demandes de réquisition d'immeubles» pour le compte de 130 familles. Selon les associations, ce dernier ayant refusé de leur délivrer un «reçu» prouvant leur dépôt, les demandes seront remises ultérieurement.
Le retour au calme s’est effectué mardi soir vers 18H20.

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